lundi 28 novembre 2016

Jean-Marie Bigard : «mon premier one-woman show où les hommes en prennent plein la gueule !»


L’humoriste donnera la parole à « nous, les femmes » samedi 10 décembre sur la scène du Palais des sports à Blois. Avant le jour J, l’artiste a répondu à nos questions. Morceaux goûteux et fleuris savamment choisis.


Vous êtes déjà venu en 2013 à Romorantin avec votre « numéro 9 ». Vous revenez trois ans plus tard dans le Loir-et-Cher, cette fois à Blois, avec un dixième spectacle. Cette ville vous parle ?
« Je connais toutes les villes de France depuis 30 ans. Le souci, c’est que je connais davantage mes hôtels. Mon programme est bien établi : jogging, balances, pot avec les techniciens, maquillage… ».

À défaut de nous raconter vos souvenirs de touriste, parlez-nous de votre spectacle actuel, « nous les femmes ». Comment est née l’idée ?
« Je raconte souvent le point de départ et c’est la vraie vérité. Mon copain, Alil Valdar (acteur belge notamment connu pour a pièce « le clan des divorcées », ndrl) s’est réveillé et m’a passé un coup de fil matinal il y a un an. Il m’a demandé si au bout de dix spectacles, j’allais continuer ainsi et m’a conseillé de faire un gigantesque pardon aux femmes. J’ai ensuite appelé Pascale Bordet, la meilleure costumière de France. Elle me connaît par coeur et m’a transformé. »

Elle vous a métamorphosé en figure féminine, une espèce de madame Doubtfire ?
«Vous avez raison, tout le monde me fait cette réflexion. Pour obtenir un corps de femme dans mon premier one-woman show, elle a installé de la mousse sur mes fesses, j’ai gagné du popotin et on m’a donné de la poitrine. J’ai retrouvé une taille comme ça, il faut le savoir mesdames… Oui, c’est une femme un peu corpulente mais qui n’a pas de prénom. Oui, elle répond au téléphone, elle est sans convenance, et surtout les hommes en prennent plein la gueule, moi le premier !»

Les femmes vous inspirent-elles à ce point ?
« Nous, les hommes, nous avons la force physique et entre deux couilles, nous avons un cœur. Mais nous ne donnerons jamais la vie et ne porterons jamais un bébé dans notre ventre, c’est une injustice. Nous ne sommes que de petites bistouquettes. Oui, nous les hommes, nous sommes cons car nous avons un ressentiment. Alors, vous les femmes, vous avez l’intelligence. »

C’est donc votre dixième spectacle. À 62 ans, vous n’avez plus rien à prouver ?
« Ce n’est pas la question, la barre reste tout le temps haute et il ne s’agit pas de prouver quoi que ce soit. Je suis là pour faire sortir les gens de leur quotidien et leur faire oublier leurs tracas, professionnels, familiaux, etc. Ils doivent s’amuser et se marrer pendant deux heures. Et avec « nous les femmes », mon assistante a enregistré 700 rires. Même les commentaires sur les réseaux sociaux le confirment : c’est mon meilleur spectacle, à en pisser dans sa culotte ! »

Plus sérieusement, vous avez vécu cet été de graves problèmes de santé. N’avez-vous pas envie de lever le pied ?
«J’ai eu une infection qui a frôlé la septicémie, suite à un implant dentaire et une bactérie qui s’est incrustée. Je fais aujourd’hui attention à mon temps de récupération, j’ai arrêté de fumer et je ne bois plus mes 3 litres de vin, seulement un verre le midi et un autre le soir.»

Vous avez d’autres projets par conséquent, outre votre tournée ?
«J’ai tourné dans deux longs-métrages qui sortiront sur les écrans l’année prochaine. Le premier s’intitule « vive la crise », il est de Jean-François Davy avec un casting merveilleux (Jean-Claude Dreyfus notamment, ndrl). C’est un film futuriste qui se passe en 2025 après l’élection du Président de la République, dans un monde où règne une dictature des ordinateurs et des ondes... C’est une sorte de « Brazil » à la française (un film de science-fiction de Terry Gilliam avec Robert de Niro et daté de 2008, ndrl), toutes proportions gardées. Le second, signé Claude Lelouch, sortira au printemps, avec 75 comédiens dont Béatrice Dalle (et selon les médias nationaux, « chacun sa vie et son intime conviction » réunira Jean Dujardin, Francis Huster, Johnny Hallyday, Michel Leeb, Antoine Duléry, Gérard Darmon, Déborah François, Mathilde Seigner, Elsa Zylberstein, etc. !). J’y joue un médecin qui soigne par le rire…»

Et vous consacrer à votre famille fait également partie de vos plans ? Il se murmure que vous songez à redevenir père ?
« Ma femme en effet me guette : et si on faisait l’amour ? Je connais déjà les joies et les malheurs d’avoir des jumeaux. Je ne dis pas deux enfants mais des jumeaux ! Ce n’est pas le double de 1, tout est multiplié par 10. Ils viennent d’avoir 4 ans début novembre. »

Ont-ils de l’humour comme leur papa ?
« Ils sont très, très drôles ! Hier soir, par exemple, au moment de les coucher, j’ai souhaité à mon fils Jules « bonne nuit mon trésor d’amour ». Et il m’a répondu « bonne nuit Jean-Marie Bigard ».  Il savait qu’il avait fait une blague, il était très content de son effet. Sa sœur Bella a éclaté de et rire et avec ma femme Lola, nous étions comme deux cons à un moment où c’est difficile de les faire s’endormir ! D’ailleurs, vous connaissez la différence entre les brocolis et les crottes de nez ?»

Propos recueillis par Émilie RENCIEN


« Gros bisous ! »

La demande d’interview avait été effectuée quelques semaines auparavant et un soir pluvieux de novembre, un appel inconnu et surtout un message vocal du même numéro étranger sur notre répondeur. « Bonsoir Émilie, c’est Jean-Marie Bigard. Tu peux m’appeler ou m’envoyer un sms, je suis à la maison. Gros bisous ! »  En marchant dans la nuit blésoise, téléphone dans la main et à l’oreille, ça surprend ! La surprise s’avère toutefois agréable. Le lendemain, au bout du fil, le comique reste fidèle à lui-même, ne détonne pas par rapport aux quelques mots prononcés la veille. En un adjectif : sympathique. Certes, l’artiste taquine, très en forme alors qu’à 11 heures du matin, il vient tout juste de mettre un pied hors du lit après sans doute une soirée en scène, se moque un peu à distance. Notamment d’un tic involontaire et incontrôlable. « Je fais l’alarme dès que vous vous répétez. C’est un morpion dont on peine à se débarrasser, vous savez.» Peu importe, l’entretien téléphonique se termine de façon cordiale ainsi qu’il avait débuté. Et puis, on se rencontre en vrai « du coup » à Blois, Jean-Marie ?!
É.RENCIEN


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