mercredi 28 septembre 2016

François Hollande, l'invité surprise...


C’est ça le style d'un président de la République « normal ». Il débarque sans crier gare. Et daigner prévenir la presse locale et indépendante.

                                          Les surprises, ça rend heureux... photo © Émilie RENCIEN
 
Il y a eu Chambord en décembre 2014, juste avant Noël, puis Romorantin le 4 juin 2016 lors des inondations. Et dernièrement, à Blois le 24 septembre, après le congrès national des pompiers de Tours. « Oups i did it again ». L’air joué par François Hollande devient rengaine mais une bonne raison est toujours invoquée face à ces déplacements non notés sur son agenda (et celui de certains médias). À Chambord, la visite présidentielle fut « inopinée» ; en Sologne, « confidentielle » et dans le Blésois, « privée ». C’est décidément une sorte de jeu du chat et de la souris qui se répète. La presse n’est pas conviée ni prévenue… Mais les journalistes chevronnés arrivent toujours à être là au bon endroit, au bon moment. Pour saisir l’instant (im)prévu. Une chose est sûre : comme il est « normal », comme tout un chacun, François Hollande choisit le samedi pour sortir voir ses « amis ». Ce qui lui a donné cette année le sourire jusqu’aux oreilles, que ce soit à Blois et à Romorantin, deux villes où il s’est en sus à chaque fois invité à des mariages malgré lui. Des noces dont certains se souviendront, et même certaines car à Blois, le 24 septembre, il s’agissait d’une union « pour tous », entre deux femmes. Et sinon, le candidat Hollande, il est où ? « Je suis à Blois en tant que Président, » a répondu un François gai tel un pinson, le regard taquin, sous un soleil radieux, avec des parapluies de couleur noire apportés par la sécurité à proximité. La déclaration officielle de candidature pour les élections présidentielles de 2017, ce sera sans doute une surprise aussi, ce doit être ça. Bien qu’ici, pas de grand mystère a priori. La souris a déjà deviné le dessein du chat…

Émilie RENCIEN




Publié sur http://www.lepetitsolognot.fr/

lundi 19 septembre 2016

Moi, Nicolas Sarkozy qui souhaite redevenir président...

L’ancien chef de l’État entend bien prendre sa revanche sur François Hollande. La campagne du candidat à la primaire de la droite et du centre bat son plein, notamment dans le monde rural comme dans le Loir-et-Cher jeudi 8 septembre.


Nicolas Sarkozy le 8 septembre dans le Loir-et-Cher, bien entouré...© Émilie RENCIEN

Plus de cinq heures passées à Vendôme. Il fallait au moins ça pour serrer des mains, prendre des selfies, dédicacer des livres et convaincre les esprits encore indécis. Et surtout, une nouvelle fois, revenir sur le devant de la scène pour parler aux Français d’en bas. Nicolas Sarkozy a ainsi affirmé souhaiter « être le porte-parole de la majorité silencieuse qui n’en peut plus» et vouloir « répondre à l’angoisse de la population des campagnes», évoquant les villes et « deux poids, deux mesures ». Il a aussi ouvert son cœur débordant d’amour, le répétant pendant toute sa journée loir-et-chérienne du 8 septembre. « Je veux dire la vérité aux Français. En 2012, nous avons échoué mais je n’ai pas menti. Je veux vous livrer mon expérience. J’aime les gens courageux, j’aime mon pays, j’aime les usines et l’industrie française (pointant le problème Alstom à cette occasion), j’aime le travail. » J’aime, j’aime. Okay. Une trop grande habitude du bouton « like » des réseaux sociaux peut-être ? Il a conclu. «  Je suis un sentimental, vous savez. » Outre ces considérations affectives, Nicolas Sarkozy, qui s’est montré moins pugnace qu’à l’accoutumée (« c’est à cause de la chaleur étouffante dans la salle », ont prétexté certains élus croisés ; l’image sur scène nous a en tout cas rappelé cette tension nerveuse perçue en mars 2012 à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-Nouan), a évidemment exposé ses projets en citant deux fois l’action du Général de Gaulle, taclant de temps en temps l’homme en marche Macron (et faisant tomber d’autres têtes au passage bien sûr), prévoyant l’alternance Républicains-UDI. Au menu : l’ancien Président veut protéger les Français face à la menace sécuritaire et prendre les mesures qui s’imposent, faire du travail « un contrat de la société » («celui qui est au chômage ne le fait pas exprès», at-il jugé bon de souligner) et donner de la souplesse à l’embauche en France, permettre aux retraités d’occuper un emploi (« pour leur donner une liberté complète et apporter de la croissance et du pouvoir d’achat» selon lui), établir un plan Marshall pour sauver l’agriculture et la ruralité, ou encore créer un nouveau traité pour l’Europe et par conséquent un nouveau Schengen. « J’ai toujours été européen, » a-t-il même tenu à préciser. Il en a profité d’ailleurs pour dévoiler son agenda 2017 en annonçant qu’il serait à Berlin le 7 mai puis à Londres le 8 mai. Quant au plan Marshall précité, il sera «engagé dès juillet 2017. » Tout était déjà planifié. Bah oui quoi, c’est qui le patron ? Demeure une inconnue dans l’équation tout de même, à savoir le résultat aux élections présidentielles de l’année prochaine. Mais il paraît que prévoir, c’est régner…

Toujours populaire malgré tout © Émilie RENCIEN

Une fascination qui s’essouffle ?

Quoiqu’il advienne, la popularité de l’ancien chef de l’État est indéniable. Dans les murs de l’entreprise Écofit, spécialisée en solutions de ventilation à Vendôme, qui fête cette année ses quarante ans d’existence et que Nicolas Sarkozy a visité avant son meeting au Minotaure, les salariés n’ont pas hésité à poser avec l’intéressé tout sourire, au milieu de ces hommes et de (toutes) ces femmes (nombreuses parmi les rangs) qui se lèvent tous les matins pour gagner dignement leur croûte à la sueur de leur front. Même les médias nationaux présents sur place (en nombre également) semblaient comme hypnotisés par la star politique, se battant presque pour saisir la moindre image du candidat à la (en) campagne, pourtant toujours aussi peu chaleureux avec la presse. Le personnage fascine donc toujours les foules et possède toujours une cour autour de lui. À Vendôme, du côté du cru, le président du Conseil Départemental et ancien ministre de la ville Maurice Leroy (dont l’allocution a été précédée de la fameuse chanson de Michel Delpech sur le Loir-et-Cher), le maire de Neung-sur-Beuvron et conseiller politique de Nicolas Sarkozy Guillaume Peltier, les vice-présidents départementaux Nicolas Perruchot et Christina Brown, des chefs d’entreprise de la Vallée du Cher (pas la peine d’en dire plus), sans oublier, côté national, l’ancien préfet du Loir-et-Cher Gilles Lagarde, l’ex judoka David Douillet, le président de la région PACA Christian Estrosi, les anciens ministres Éric Woerth et Brice Hortefeux… Une popularité sans failles. Mais sinon, qu’en est-il de l’adhésion aux idées ?  Là, le soufflé retombe légèrement et le « boss » commence à perdre de sa superbe. Par exemple, la ferveur, quelque peu effrayante, ressentie lors des Fêtes de la violette organisées en juillet en Sologne à la Ferté-Imbault depuis 2013 (qui n’a pas eu lieu cette année, ndrl) était moins palpable lors du meeting au Minotaure à Vendôme ce jeudi 8 septembre. Pas ou peu de « Nicolas ! » scandés avec passion à tout va. «Je suis Sarkozy depuis dix ans. Il a été Président dans une mauvaise période. Il reste dans les sondages mais il nous a un peu déçus. C’est toutefois l’homme de la situation. Mais bon, je vous l’avoue, j’aime bien Marine (le Pen) aussi, » confie sans détour Alain, un retraité blésois. « Et ce qui est dommage aujourd’hui, c’est qu’il y a peu de jeunes dans la salle à Vendôme… ». « Sarkozy, oui, il est bien mais pour moi, Juppé est celui qui affiche et rassemble le plus les valeurs du gaullisme, » raconte le vendômois Jean-Paul. «Il est de janvier, C’est un Verseau je crois, et ce signe astrologique répète toujours les mêmes erreurs, » remarque franchement Jacqueline, une loir-et-chérienne de 71 ans, tenant le bouquin « Tout pour la France » dans ses mains. «  Il devrait arrêter de critiquer Hollande par contre. Oui, sinon, je reste agréablement surprise par le volontarisme, même fatigué, de Monsieur Nicolas Sarkozy. Il a bien martelé les thèmes de sa campagne qui peuvent nous donner de l'espoir et nous permettre de rester positifs dans cette France qui se pose beaucoup de questions… Je suis très heureuse de l'union centriste et républicaine.» D’autres spectateurs du meeting vendômois ont paru presque gênés, évitant nos questions « Le discours de Nicolas ? Oui… Bien… À voir. NKM ? Elle a bonnes idées. Et Bruno le Maire, vous vous en pensez quoi ? Vous êtes de droite ? » À l’extérieur, une poignée de représentants de la CGT a aussi partagé son opinion. «Sarkozy ! Ça ne nous rassure pas de le voir ici. Nous aurons la retraite à 65 ans avec lui. Travailler plus pour gagner plus. Juste la promesse pour nous de travailler et de gagner le SMIC, oui !» François Hollande, c’est mieux alors, si nous comprenons bien ? « Ah non, non plus ! Ils sont tous pareils, ce sont tous et toutes les mêmes, on les a tous essayés !» Avec un petit air de déjà-vu, Nicolas Sarkozy a pourtant martelé avant de rallier la capitale. « Je ne serai jamais le président de l’impuissance. Je serai le président de l’action. » L’ouvrage est sur le métier et ça tombe bien car l’ancien chef de l’État a reconnu à Vendôme que « dans la vie, on a besoin de deux choses, aimer (encore une fois, décidément) et travailler. J’aime le mot travailler, j’aime le travail.» Après un premier mandat de Président de la République, il n’est jamais trop tard pour se retrousser les manches. Pour le reste, ce sont les urnes qui parleront tôt ou tard. Et tout peut devenir possible…


Émilie RENCIEN




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mardi 13 septembre 2016

Marie-Amélie le Fur, une fille en or !

La presse en avait parlé et le jour J est enfin arrivé : BRAVO à Marie-Amélie Le Fur pour ses deux médailles d'or déjà décrochées à Rio (saut en longueur et 400 m). Et ce n'est peut-être qu'un début ? Restent encore les épreuves du 100 m et du 200 m...

En tout cas, merci à l'athlète pour l'interview qu'elle m'a accordée en juin. 
Et merci aussi à Tuan Nguyen pour la photo :)

 É.R.







Publié dans le magazine féminin Autourd'L fin août 2016.

mercredi 7 septembre 2016

Deux "Foll" journées pour sonder les méandres européens


Mauvais chiffres touristiques, contexte budgétaire et sécuritaire tendu, démissions en pagaille…. Le Gouvernement Hollande a ces derniers temps fort à faire. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’agriculture fait partie des dossiers de cette rentrée « chaude ». 


                                           Stéphane Le Foll vendredi 2 septembre.© Émilie RENCIEN

Après Jean-Marc Ayrault et la case tourisme le 23 août, c’est Stéphane le Foll qui se penche au chevet de l’agriculture. Le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt avait choisi un cadre royal jeudi 1er et vendredi 2 septembre pour tenter d’ôter l’épine logée de façon tenace dans le pied des paysans français. Un séminaire des ministres de l’Union Européenne s’est en effet tenu au Château de Chambord pendant deux jours, après un bref passage de Stéphane Le Foll à Blois où il s’est entretenu avec les différents acteurs locaux (préfet du Loir-et-Cher et préfet de la Région Centre-Val de Loire, sénateurs (Jeanny Lorgeoux et Jacqueline Gourault), les présidents Maurice Leroy (département) et François Bonneau (région), le maire de Blois Marc Gricourt et le président d’Agglopolys Christophe Degruelle, chambre d’agriculture de Loir-et-Cher, jeunes agriculteurs, confédération paysanne, fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), coordination rurale). Il faut bien reconnaitre que le monde agricole n’en finit pas d’essuyer des tempêtes : aléas climatiques (inondations, canicule, sécheresse), crises sanitaires, prix  du lait et marché du porc, cours des céréales… Le secteur tient encore debout mais jusqu’à quand ? «Tout s’en mêle et c’est l’agriculture qui trinque, » a confirmé Florent Leprêtre, le président de la FDSEA, de retour du meeting de la Fédération nationale et des jeunes agriculteurs organisé le 1er septembre à Lamotte-Beuvron. « Nous avons besoin de cash sur nos exploitations, nous avons besoin de nous projeter sur le long et le moyen terme. Il y a un enjeu pour que l’agriculture persiste sur tous les départements. On produit de l’alimentaire, c’est essentiel pour la nation et au niveau de la planète. Il y  a aussi l’enjeu entretien-occupation du territoire, avec l’emploi ; c’est de l’économie circulaire. Nous avons par exemple besoin d’un système assuranciel ; nos entreprises en ont besoin avec une fiscalité adaptée comme un crédit d’impôt. Nous avons également besoin de fonds de garantie, c’est indispensable pour redémarrer notre machine agricole sur le département. » 


                                       Photo de famille... européenne dans les vignes de Chambord. © Émilie RENCIEN



Le sort d’un grand nombre dans les mains de quelques-uns

Les débats ont ainsi continué autour d’un autre sujet d’importance, à savoir l’avenir de la politique agricole commune (PAC) post-2020. Certains esprits réclament une politique agricole et alimentaire commune (qui intègrerait l’aspect agricole et alimentaire donc, et dans un même temps, l’enjeu économique et environnemental) et un système d’aides moins excluant. Le ministre français Stéphane Le Foll, qui a mis le thème sur la table royale de Chambord autour de laquelle étaient installés le 2 septembre 20 ministres de l’agriculture européens (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Estonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovénie, etc.) a d’ores et déjà affiché sa position en la matière. «Nous allons lancer un plan de maîtrise et de stabilisation de production laitière et nous réfléchissons à la manière de donner des moyens aux agriculteurs pour se prémunir des variations et assurer des revenus face aux volatilités. La PAC doit forcément évoluer et prendre en compte ces éléments. Regardez, on donne les mêmes aides quand les prix sont élevés ou bas. Or, quand les prix sont bas, les aides ne sont pas suffisantes. Et quand les prix sont élevés, quelquefois, il n’y aurait peut-être pas besoin d’aides. » Marchant sur des oeufs, il a tenu à préciser, revenant sur cette dernière phrase. « Mais très rarement, je le dis. » Puis, ajoutant. « Nous devons continuer de trouver les moyens de mieux coopérer entre nos pays. On a eu trop tendance à considérer que nous étions concurrents les uns et les autres. Il faut penser en commun l’avenir et une agriculture européenne solide qui rémunère les paysans et les agriculteurs d’Europe.» En résumé, de bons sentiments dans les discours mais sur le terrain, quels changements prévus ? Le système demande à être lissé mais comment, concrètement ? That is THE question. Des aides contra-cycliques, avec la définition d’un prix d’équilibre évolutif pour chaque production. seraient-elles la panacée ? Et de fait, bientôt le retour annoncé du bonheur dans le pré ? Le chemin pour y accéder semble encore être long et sinueux…

Émilie RENCIEN

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