mercredi 7 septembre 2016

Deux "Foll" journées pour sonder les méandres européens


Mauvais chiffres touristiques, contexte budgétaire et sécuritaire tendu, démissions en pagaille…. Le Gouvernement Hollande a ces derniers temps fort à faire. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’agriculture fait partie des dossiers de cette rentrée « chaude ». 


                                           Stéphane Le Foll vendredi 2 septembre.© Émilie RENCIEN

Après Jean-Marc Ayrault et la case tourisme le 23 août, c’est Stéphane le Foll qui se penche au chevet de l’agriculture. Le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt avait choisi un cadre royal jeudi 1er et vendredi 2 septembre pour tenter d’ôter l’épine logée de façon tenace dans le pied des paysans français. Un séminaire des ministres de l’Union Européenne s’est en effet tenu au Château de Chambord pendant deux jours, après un bref passage de Stéphane Le Foll à Blois où il s’est entretenu avec les différents acteurs locaux (préfet du Loir-et-Cher et préfet de la Région Centre-Val de Loire, sénateurs (Jeanny Lorgeoux et Jacqueline Gourault), les présidents Maurice Leroy (département) et François Bonneau (région), le maire de Blois Marc Gricourt et le président d’Agglopolys Christophe Degruelle, chambre d’agriculture de Loir-et-Cher, jeunes agriculteurs, confédération paysanne, fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), coordination rurale). Il faut bien reconnaitre que le monde agricole n’en finit pas d’essuyer des tempêtes : aléas climatiques (inondations, canicule, sécheresse), crises sanitaires, prix  du lait et marché du porc, cours des céréales… Le secteur tient encore debout mais jusqu’à quand ? «Tout s’en mêle et c’est l’agriculture qui trinque, » a confirmé Florent Leprêtre, le président de la FDSEA, de retour du meeting de la Fédération nationale et des jeunes agriculteurs organisé le 1er septembre à Lamotte-Beuvron. « Nous avons besoin de cash sur nos exploitations, nous avons besoin de nous projeter sur le long et le moyen terme. Il y a un enjeu pour que l’agriculture persiste sur tous les départements. On produit de l’alimentaire, c’est essentiel pour la nation et au niveau de la planète. Il y  a aussi l’enjeu entretien-occupation du territoire, avec l’emploi ; c’est de l’économie circulaire. Nous avons par exemple besoin d’un système assuranciel ; nos entreprises en ont besoin avec une fiscalité adaptée comme un crédit d’impôt. Nous avons également besoin de fonds de garantie, c’est indispensable pour redémarrer notre machine agricole sur le département. » 


                                       Photo de famille... européenne dans les vignes de Chambord. © Émilie RENCIEN



Le sort d’un grand nombre dans les mains de quelques-uns

Les débats ont ainsi continué autour d’un autre sujet d’importance, à savoir l’avenir de la politique agricole commune (PAC) post-2020. Certains esprits réclament une politique agricole et alimentaire commune (qui intègrerait l’aspect agricole et alimentaire donc, et dans un même temps, l’enjeu économique et environnemental) et un système d’aides moins excluant. Le ministre français Stéphane Le Foll, qui a mis le thème sur la table royale de Chambord autour de laquelle étaient installés le 2 septembre 20 ministres de l’agriculture européens (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Estonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovénie, etc.) a d’ores et déjà affiché sa position en la matière. «Nous allons lancer un plan de maîtrise et de stabilisation de production laitière et nous réfléchissons à la manière de donner des moyens aux agriculteurs pour se prémunir des variations et assurer des revenus face aux volatilités. La PAC doit forcément évoluer et prendre en compte ces éléments. Regardez, on donne les mêmes aides quand les prix sont élevés ou bas. Or, quand les prix sont bas, les aides ne sont pas suffisantes. Et quand les prix sont élevés, quelquefois, il n’y aurait peut-être pas besoin d’aides. » Marchant sur des oeufs, il a tenu à préciser, revenant sur cette dernière phrase. « Mais très rarement, je le dis. » Puis, ajoutant. « Nous devons continuer de trouver les moyens de mieux coopérer entre nos pays. On a eu trop tendance à considérer que nous étions concurrents les uns et les autres. Il faut penser en commun l’avenir et une agriculture européenne solide qui rémunère les paysans et les agriculteurs d’Europe.» En résumé, de bons sentiments dans les discours mais sur le terrain, quels changements prévus ? Le système demande à être lissé mais comment, concrètement ? That is THE question. Des aides contra-cycliques, avec la définition d’un prix d’équilibre évolutif pour chaque production. seraient-elles la panacée ? Et de fait, bientôt le retour annoncé du bonheur dans le pré ? Le chemin pour y accéder semble encore être long et sinueux…

Émilie RENCIEN

 http://www.le-petit-blaisois.fr/

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