lundi 28 novembre 2016

Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas au château de Chaumont


Le site touristique n’hiberne pas. Cinq nouveaux artistes sont accueillis dans l’enceinte du Domaine régional pendant la morne période.


                             D'une saison à l'autre sur les bords de Loire.  © Émilie RENCIEN

Chaumont, une belle endormie ? Que nenni. «Je voudrais du soleil vert dans mon jardin d’hiver… » chantait Henri Salvador. «Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été, » écrivait Albert Camus. Ce sont ces phrases qui résonnent dans l’esprit lorsque nos semelles se baladent en plein milieu du mois de novembre dans les allées du château qui ne tourne pas au ralenti face à une météo qui pourtant se rafraîchit. Même si les feuilles jaunies des arbres sont tombées et que le ciel n’est plus riant, le végétal y conserve sa place de choix. De façon moindre dans les jardins, de façon intense sur les murs. Les photographies (de l’allemand Michael Lange et du français Denis Darzacq) et les peintures (du parisien Stéphane Erouane Dumas et du hongrois Alexandre Hollan) ont remplacé depuis le 19 novembre à Chaumont la flore estivale (*). «Mon travail traduit leurs vibrations que je ressens, » explique Alexandre Hollan, peintre des vies silencieuses. « Un arbre, c’est vivant et comme tout être vivant, une énergie circule. » Alors qu’un cœur de sève bat, nous pénétrons dans une forêt qui se dévoile au crépuscule sur les cadres accrochés à la verticale. «Enfant, l’endroit me semblait un lieu sûr quand ma famille était tourmentée, » raconte à son tour Michael Lange. Ces arbres ainsi figés par un boîtier numérique ne cachent en effet aucune forme menaçante mais au contraire, apaisent. Les températures plus que frisquettes des pays nordiques arpentés par Stéphane Erouane Dumas n’ôtent rien à la beauté naturelle paisiblement révélée. « Quand vous apercevez tous ces bouleaux à moins 35°C dans un univers totalement blanc, le spectacle est indescriptible, » relate l’artiste. Ces œuvres magnifient donc le végétal ligneux dans tous ses états capturés à la pointe du pinceau ou à l’aide d’un objectif. La sculpture du français Nicolas Alquin né en Belgique vient compléter l’ensemble qui transporte ailleurs, même si le bois possède des pieds solidement ancrés dans le sol.  Autant de « bonheurs d’hiver » à savourer. Bien au chaud.

Émilie RENCIEN 

(*) Exposition «arbres d’hiver » jusqu’au 28 février. Trois jardins d’hiver et des collections permanentes (Melik Obanian, Xavier Zimmermann, Manfred Menz, Hélène Schmitz, Jocelyne Alloucherie) à découvrir également.
02.54.20.99.22 et http://www.domaine-chaumont.fr/


                   Alexandre Hollan et Michael Lange avec Chantal Colleu-Dumond...
                                              et les oeuvres!  © Émilie RENCIEN  


Aussi sur http://www.le-petit-blaisois.fr/

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