lundi 21 décembre 2015

Les bons mots de Bernard Pivot


Les souvenirs du bien connu "gratteur de têtes" ont été révélés sur scène mardi 8 décembre en Sologne. Morceaux choisis.

Un spectacle début décembre ... et un retour sur les bancs de l'école, calés dans les fauteuils moelleux de la Pyramide de Romorantin. Même sans stylo ni feuille de papier, les spectateurs solognots ont eu le privilège de pouvoir se confronter à l'exercice de la dictée, dictée justement par Bernard Pivot en personne. Le texte se voulait saupoudré d'homophones en "r", jugez plutôt : "dans un mois en r de l'an 2011 de notre ère, un pauvre hère erre sur une aire d'autoroute..." Quelques fautes plus tard, le fameux journaliste a réalisé un focus sur des mots et expressions de la langue française (par exemple, pourquoi quatre "l" à libellule et seulement trois pattes à hippopotame?), narré des épisodes audiovisuels vécus avec les nombreux invités qu'il a reçus à l'occasion de ses émissions "Apostrophes" et "Bouillon de culture", ou encore parlé des femmes et relaté sa timidité avec les filles qu'il emmenait adolescent dans un train fantôme pour les séduire et où officiait un homme qui "grattait les têtes" (c'est-à-dire passait sa main dans les chevelures pour effrayer leurs propriétaires). "Après ça, un jour, j'ai répondu, mon métier, c'est gratteur de têtes, c'est ma fonction à la TV", a confié le récitant.
 
Bernard Pivot face à son public à Romorantin (41) ©Émilie RENCIEN
 

Du vin et un miracle
 
Bernard Pivot a surtout raconté une truculente anecdote sur ses débuts dans le journalisme en démontrant que la vie est parfois pleine de surprises inattendues. Et pour cause :  de retour du service militaire, en 1958, le jeune Pivot, tenté de vivre de sa plume et d'ailleurs étudiant au CFJ (Centre de formation des journalistes) à Paris, visait le journal sportif l'"Équipe". Seul hic : il ne restait plus qu'une place comme stagiaire au Figaro Littéraire. Bernard Pivot s'est néanmoins présenté à l'entretien mais au fil des questions qui lui étaient soumises sur tel et tel livre (qu'il n'avait bien sûr pas lu), le candidat a senti l'opportunité s'échapper. Avant que le vent ne tourne au moment où le directeur de la rédaction a su que les parents de l'éventuelle recrue assise face à lui possédaient une maison et surtout un vignoble à Quincié-en-Beaujolais, dans le Rhône. "C'est le miracle du Beaujolais qui fit de moi un journaliste littéraire," a confirmé l'intéressé. Tout de même, quel talent !

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