mercredi 11 mai 2016

Manuel, Bruno, Ségolène... Jamais deux sans trois

Le Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire fête ses vingt-cinq ans cette année. Les bougies ont été soufflées et pas par n’importe qui.

Une ministre de l'environnement au jardin ... © Émilie RENCIEN

Pas de gâteau mais des cadeaux. La directrice Chantal Colleu-Dumond parle plutôt de « surprises ». Le Domaine régional de Chaumont-sur-Loire a en effet accueilli son lot de personnalités politiques ce printemps. « Mignonne, allons voir si la rose »… Le Premier ministre Manuel Valls a ouvert le bal vendredi 1er avril (pour les expositions d’art contemporain). Avant Ségolène Royal samedi 7 mai, ministre de l’environnement (de l’énergie et de la mer, en charge des relations internationales sur le climat. Oui, c’est long). Cette dernière devait d’ailleurs initialement être présente le 4 mai mais retenue à Washington pour le sommet « climate action 2016», elle aura finalement effectué son escapade loir-et-chérienne quelques jours plus tard. À chaque fois, du soleil, des fleurs. Et des nuages blancs, un beau ciel dégagé … bleu, teinté de rouge la nuit tombant : le député LR de l’Eure, candidat à la primaire de la droite et du centre, Bruno Le Maire a également passé du temps au jardin avec sa femme et ses deux enfants, en toute discrétion. Enfin presque parce qu’il avait choisi (par hasard ?) la date du mercredi 4 mai, soit le jour de l’inauguration du 25e Festival des jardins qui a réuni plus de 2.000 invités parmi lesquels beaucoup de journalistes et de photographes au mètre carré … 

... après un candidat à la primaire. © Émilie RENCIEN

Des enveloppes pour une croissance verte locale

Revenons à nos moutons. Si Ségolène Royal n’est pas repartie de Chaumont-sur-Loire sans photos souvenirs dans son téléphone portable qu’elle a beaucoup sorti de la poche de son blazer rose poudré  ni sans une couche de sable des jardins thématiques « du siècle à venir » sur ses mocassins bleu dur vernis à talons, elle a surtout signé sur place des conventions d’appui financier avec neuf territoires du Centre Val-de-Loire avec pour objectif dans le viseur, la croissance verte et le développement durable (*). L’enveloppe allouée pour ladite région est chiffrée à douze millions d’euros. La preuve que les caisses de l’État ne sont pas si vides… Dans le détail, la Communauté de communes du Val d’Amboise, la Communauté de communes du Val de Cher Controis, la Communauté de communes du Grand Chambord, la Communauté de communes du Pays d’Issoudun et celle du Castelrenaudais ont obtenu le label « territoires à énergie positive » accompagné d’une subvention de 500.000 euros. Jean-Luc Brault, maire de Contres et président de l’intercommunalité Val de Cher Controis a suggéré de « profiter de cet effet de levier pour former des jeunes à ces métiers d’avenir pour les sortir de l’ornière.» D’autres territoires labellisés en 2015 (la ville de Blois, Agglopolys, le Pays Vendômois, le Pays Touraine côté Sud) ont quant à eux chacun reçu un nouveau soutien qui s’élève à 1,5 millions d’euros. Marc Gricourt, maire de Blois, et Christophe Degruelle, président de l’agglo, ont ainsi indiqué qu’ils continuaient sur leur lancée tout en lançant de nouveaux projets, à savoir des travaux sur un équipement sportif (le gymnase Balzac) et un schéma directeur pour l’éclairage public pour Blois, le traitement d’une friche industrielle (Cino Del Duca/ Québécor, avenue de Vendôme) et l’acquisition de vélos à assistance  électrique pour l’agglomération. «C’est construit par les habitants et pour les habitants, avec les élus de proximité. C’est toute mon expérience d’élu local de terrain qui m’a conduit en tant que ministre à comprendre que les lois donnent le cadre national mais il faut aussi des actions concrètes (…) et l’objectif de la croissance verte, c’est de créer de emplois non délocalisables pour les entreprises locales, quand il y a des travaux d’économie d’énergie, quand il faut changer l’éclairage public, quand on développe le transport propre, par exemple,» a souligné Ségolène Royal. « Je suis contente d’avoir entendu des élus dire qu’il fallait aussi mettre en place des actions de formation professionnelle. Il y a en plus toute la biodiversité ; les communes peuvent financer des potagers dans les écoles, des trames vertes et bleues, etc. C’est vraiment la liberté de créativité locale.»


Photos souvenirs au milieu de la foule © Émilie RENCIEN

Elle est venue, elle va revenir

Jamais deux sans trois pour Chaumont-sur-Loire, également pour le zoo-parc de Beauval. Le Premier Ministre Manuel Valls n’y a pas fait étape le 1er avril, Ségolène Royal a annulé sa visite du 7 mai au dernier moment. Ce n’est que partie remise car la troisième fois s’avèrera la bonne. Lorsque nous lui avons posé la question si elle n’était pas trop déçue de quitter le Loir-et-Cher sans avoir vu la ruche pédagogique, l’usine de méthanisation, les hippopotames, pandas (et éléphants n’est-ce pas!), la ministre de l’environnement a répondu par la négative car elle va venir dans la Vallée du Cher le 8 juin dans l’après-midi. En attendant ce créneau réservé sur notre agenda, un couple originaire de Molineuf, venu à Chaumont avec ses progénitures, n’a pas mâché ses mots samedi 7 mai face à une Ségolène Royal au teint hâlé, un peu sans voix, déjà interpellée quelques minutes plus tôt sur le sujet Notre-Dame-des-Landes. «Vous arrivez et nous nous faisons éjecter des jardins. Nous, nous avons payé 45 euros, vous êtes dans votre bulle, dans un monde parallèle !» Ce même jour, à Saint-Aignan-sur-Cher, ça aurait sans doute fait aussi grincer les dents des automobilistes bloqués dans les bouchons enregistrés pendant ce weekend d’affluence record au zoo…  Mais au dernier moment, cette partie du déplacement ministériel a été abandonnée, officiellement en raison d’un arrêt plus long que prévu sur les bords de Loire. Sagement reportée un mercredi en juin. Et puis ça laissera le temps à la famille Delord de confirmer peut-être la naissance prochaine de bébés pandas ?

Émilie RENCIEN

(*) En 2015, selon le Ministère, plus de 200 territoires ont été accompagnés. Et ce sont actuellement 400 territoires qui sont labellisés et bénéficient du soutien du Fonds de financement de la transition énergétique à hauteur de 500 millions d’euros, pour plus de 850 millions d’euros de travaux générés au total. Les territoires à énergie positive ont été créés pour rappel par la loi de transition énergétique (18 août 2015) pour la croissance verte (TEPCV).

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