Nous avons rencontré le comédien et l’humoriste, « à fond ». Enfin, surtout dans le film de Nicolas Benamou.
Ce tournage-là, nous n’y avons
pas assisté. Nous
sommes par contre allés à l’avant-première organisée au multiplexe Cap’Ciné à
Blois jeudi 20 octobre. Nous ne sommes pas rentrés dans l’histoire tout de
suite «à fond » (le titre choisi par le réalisateur Nicolas Benamou) mais
à partir de l’instant précis où à l’écran, José Garcia, chirurgien qui se prend
pour un Dieu et père de famille bien sous tous rapports, calé derrière son
volant et dans son siège chauffant, a fermé la portière du monospace rouge
flamboyant dernier cri, nous étions nous aussi embarqués dans la voiture, bien
qu’assis dans le confortable fauteuil (rouge également) d’une salle obscure
blésoise. Et dans l’habitacle, il y avait du beau monde avec nous : la
mère enceinte jusqu’au cou jouée par Caroline Vigneaux ; le grand-père
sous les traits d’André Dussollier qui n’en loupe jamais une ; deux
enfants, frère manipulant le harpon et sœur jouant avec des têtes de Barbie et
Ken, ainsi qu’une auto-stoppeuse gothique aux cheveux bleus Schtroumpf, montée de
façon inopinée lors d’un arrêt à une station-service. Rien de spécial à
première vue. Oui, mais voilà : quelques kilomètres après le départ, le
bijou de technologie lancé sur l’autoroute des vacances fait des siennes, le
régulateur de vitesse se bloque à 130 puis à 160 km/h et les freins sont hors
service ! Un cauchemar qui s’annonce à un rythme effréné. S’en suit alors
un huis clos mené sur les chapeaux de roue où chaque membre de la famille,
coincé de force dans la voiture folle, dévoile ses failles et ses fautes. Les
gags s’enchainent eux aussi à toute vitesse, épaulés par un casting de figures
connues du rire, Florence Foresti occupée à jouer au ping-pong dans un poste de
commandement de gendarmerie et Vincent Desagnat, l’ex acolyte du trublion
Michaël Youn, ici représentant des forces de l’ordre à moto, ainsi que Jérôme
Commandeur dans le rôle du concessionnaire automobile véreux. « Ce film est
un mélange des genres, » a justement souligné Carolie Vigneaux.
« C’est une comédie et un film d’actions. » « Une comédie à
sensations fortes, » a précisé Nicolas Benamou, également auteur
de « Baby sitting 1 et 2 ». «Et certes, je me moque un peu des machines
électroniques qui finiront par se retourner contre nous un jour. Il y a déjà eu
des faits divers d’ailleurs avec des gens restés coincés. »
"À fond" à Blois, après la Macédoine. © Émilie RENCIEN
Plus qu’un « fast and furious » à la française
Le film, qui sortira officiellement
sur grand écran quelques jours avant Noël, le 21 décembre, a été tourné en
Macédoine, le seul pays qui a accepté d’accueillir ce tournage pas comme les
autres. Le fameux Rémy Julienne, originaire de la région Centre-Val de Loire, a
réalisé les cascades, d’où le département 36 bien visible sur la plaque de la
berline jaune poussin qui se fait arracher sa portière par le bolide rouge incontrôlable
et qui cherchera à se venger jusqu’à la fin. « C’était comme dans un
orchestre de jazz, » a confié José Garcia, le 20 octobre à Blois. «Notre
voiture imprimait un rythme ; nous, à l’intérieur, nous imprimions un
rythme, tout comme les autres personnes présentes à l’extérieur.» Il faut dire
que la configuration fut inédite. «Des techniques de tournage ont dû être mises
en place. Personne ne l’avait jamais fait avant, avec de l’électronique à
distance dans des camions, par exemple,» a raconté Nicolas Benamou.
« Et sur la portion d’autoroute vide à côté de nous, trois camions
circulaient à la même vitesse !» a ajouté Caroline Vigneaux. « C’est
la première fois que je joue et qu’en tant que comédien, je n’invente pas la
situation autour de moi, » a continué José Garcia à son tour. « Quand
je pilais, j’avais une voiture devant moi qui freinait également. Je ne devais
pas arracher les mauvais trucs sur l’auto car on ne savait pas ce que ça
ferait, et vous n’arrêtez pas une voiture comme ça. Nous sommes d’ailleurs
tombés en panne. Les moments à l’écran sont vraiment vrais. Heureusement, la
Macédoine n’est pas chargée de faune, nous n’avons pas heurté de
marcassins !» Sur grand écran, le résultat est divertissant. Une fois que
nous avons regagné notre propre véhicule, la sensation de vitesse était encore
là, perceptible, en pensant au souriant José Garcia qui nous a avoué connaître la
ville de Blois, du moins vue du ciel. « Je pilote, je viens souvent à
l’aéroport du Breuil et j’adore survoler les châteaux de la Loire. C’est beau
et c’est tranquille. » Pas à « fond » cette fois donc…
Émilie RENCIEN
Dans le numéro 100 ! de http://www.le-petit-blaisois.fr/
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