Le site touristique n’hiberne pas. Cinq nouveaux artistes sont accueillis
dans l’enceinte du Domaine régional pendant la morne période.
D'une saison à l'autre sur les bords de Loire. © Émilie RENCIEN
Chaumont, une belle
endormie ? Que nenni. «Je voudrais du soleil vert dans mon jardin
d’hiver… » chantait Henri Salvador. «Au milieu de l’hiver, j’ai découvert
en moi un invincible été, » écrivait Albert Camus. Ce sont ces phrases qui
résonnent dans l’esprit lorsque nos semelles se baladent en plein milieu du
mois de novembre dans les allées du château qui ne tourne pas au ralenti face à
une météo qui pourtant se rafraîchit. Même si les feuilles jaunies des arbres
sont tombées et que le ciel n’est plus riant, le végétal y conserve sa place de
choix. De façon moindre dans les jardins, de façon intense sur les murs. Les
photographies (de l’allemand Michael Lange et du français Denis Darzacq) et les
peintures (du parisien Stéphane Erouane Dumas et du hongrois Alexandre Hollan) ont
remplacé depuis le 19 novembre à Chaumont la flore estivale (*). «Mon travail
traduit leurs vibrations que je ressens, » explique Alexandre Hollan,
peintre des vies silencieuses. « Un arbre, c’est vivant et comme tout être
vivant, une énergie circule. » Alors qu’un cœur de sève bat, nous
pénétrons dans une forêt qui se dévoile au crépuscule sur les cadres accrochés
à la verticale. «Enfant, l’endroit me semblait un lieu sûr quand ma famille
était tourmentée, » raconte à son tour Michael Lange. Ces arbres ainsi
figés par un boîtier numérique ne cachent en effet aucune forme menaçante mais
au contraire, apaisent. Les températures plus que frisquettes des pays
nordiques arpentés par Stéphane Erouane Dumas n’ôtent rien à la beauté
naturelle paisiblement révélée. « Quand vous apercevez tous ces bouleaux à
moins 35°C dans un univers totalement blanc, le spectacle est
indescriptible, » relate l’artiste. Ces œuvres magnifient donc le végétal
ligneux dans tous ses états capturés à la pointe du pinceau ou à l’aide d’un
objectif. La sculpture du français Nicolas Alquin né en Belgique vient
compléter l’ensemble qui transporte ailleurs, même si le bois possède des pieds
solidement ancrés dans le sol. Autant de
« bonheurs d’hiver » à savourer. Bien au chaud.
Émilie RENCIEN
(*) Exposition «arbres d’hiver »
jusqu’au 28 février. Trois jardins d’hiver et des collections permanentes
(Melik Obanian, Xavier Zimmermann, Manfred Menz, Hélène Schmitz, Jocelyne
Alloucherie) à découvrir également.
02.54.20.99.22 et http://www.domaine-chaumont.fr/
Alexandre Hollan et Michael Lange avec Chantal Colleu-Dumond...
et les oeuvres! © Émilie RENCIEN
et les oeuvres! © Émilie RENCIEN
Aussi sur http://www.le-petit-blaisois.fr/
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