L’humoriste sera vendredi 4 novembre sur la scène du Palais d’Auron à Bourges, dans le Cher, avec son spectacle « vends deux pièces à Beyrouth ». Un sujet détonant et un artiste sans langue de bois.
Derrière le costume bien sous tous rapports, un mélange de provoc' et d'humour noir. (c) DR |
En ce moment, Jonathan Lambert divertit avec les dictateurs. Vous,
c’est la guerre. Est-ce « à la mode » ?
«On me le demande souvent mais ce
n’est pas vraiment la question. En fait, nous ne sommes pas tant que cela à
parler des conflits. Qu’on évoque la guerre, les attentats ou les dictateurs,
ce sont des sujets qui surfent sur l’air du temps. »
Surprenante idée tout de même. Comment vous est-elle venue
d’ailleurs ?
« Elle a germé il y a deux
ans et demi. Je m’interrogeais alors : à qui profite le crime ?
Enfin, les guerres.»
Et vous avez trouvé votre réponse ?
« Oui. J’ai réalisé un
travail de recherche tout comme un journaliste. Vous savez, la géopolitique,
c’est formidable. Vous croyez vraiment
Nicolas Sarkozy lorsqu’il dit que faire la guerre en Lybie, c’est pour libérer
le peuple ? »
Votre arme à vous, c’est l’humour finalement ?
« Je casse les codes et je
me sers de documents sur lesquels j’ai mis la main et qui ne sont pas sortis
dans la presse. Je parle de flics en roller, d’un recruteur de djihadistes,
des ONG, etc. Je mets aussi en scène ce pompiste qu’on a oublié de la petite
station-service de Villers-Cotterêts où se sont arrêtés les frères Kouachi
après Charlie. Je me situe entre le one-man show comique et le stand-up
engagé. Oui, c’est un spectacle très engagé qui va déranger mais qui fait
rire. Il est aussi je crois très généreux. J’aime échanger avec le public et il
ne faut pas oublier pourquoi ça marche.»
Peut-on vraiment rire de tout ?
« Les réactions dans la
salle sont très positives. Mon premier spectacle sur les religions avait déjà
bien marché. L’humour noir n’est pas ce que l’on croit. Les gens en ont marre
qu’on leur mente. Et parler de moi dans un spectacle, ça ne m’intéresse pas. Ma
seule et unique préoccupation est la suivante : vais-je faire marrer les gens ?
Je ne me rends dans les soirées branchées, je ne m’affiche pas à telle ou telle
terrasse, je ne me regarde pas tous les jours dans le miroir, je ne suis pas
une star pour ados. Je suis loin de tout ça.»
Vous apparaissez tout de même dans la presse people ces jours-ci suite
avec votre clash par émissions interposées avec Cyril Hanouna et Mathieu
Delormeau?
«Pour l’équipe de Touche pas à
mon Poste, ça ne m’étonne pas… Mais moi, ici encore, ça ne m’intéresse vraiment
pas. C’est ce qui est massivement relaté ; aucun journaliste ne parle par
contre de ce que j’ai exposé sur le Gabon ! »
En discutant avec vous, vous semblez justement différent de l’image qui
est souvent dépeinte dans les médias…
« Peut-être parce que j’ai
débuté chez Laurent Ruquier à la TV sur France 2, dans « on ne demande
qu’à en rire ». À partir de ce moment-là, on vous met dans une case, les
journalistes catégorisent. Et on associe le populaire à quelque chose de
négatif. J’ai ramé presque dix ans avant d’y arriver.»
Et vos autres projets ? Où en êtes-vous par exemple dans le
tournage de votre comédie noire sur le chômage ?
« La production a changé,
nous avons des désaccords, c’est en stand-by pour le moment. Mais j’ai signé
pour deux autres scénarios, une comédie et un film sur la vie de Philippe
Croizon, le premier amputé des quatre membres à avoir traverser la Manche à la
nage. Sinon, je continue « les grosses têtes » avec Laurent
Ruquier sur RTL et la tournée de mon spectacle se poursuit en France. Des dates
sont prévues en Espagne, au Canada, en
Afrique également. J’ai hâte. »
Vous n’avez bien sûr pas joué « vends deux pièces à
Beyrouth » à Beyrouth ?
«Le Liban, on m’a proposé mais avec
des conditions, impossible de jouer librement, j’ai refusé. J’irai dans les
pays où on me laisse parler.»
Interview : Émilie RENCIEN
http://www.le-petit-berrichon.com/
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