jeudi 5 novembre 2015

Des histoires de familles racontées par Jean-Paul Rappeneau

Un tournage avait eu lieu dans la région Centre  l’an passé. Il est possible de voir le résultat dans les salles obscures depuis le 14 octobre.

Guillaume de Tonquédec, avec Mathieu Amalric à ses côtés, qui tousse bruyamment sur la place Saint-Louis à Blois, dans le Loir-et-Cher (*) et Jean-Paul Rappeneau qui lui demande plusieurs fois de suite de recommencer à s’étouffer devant la caméra après le départ de Nicole Garcia et d’André Dussolier, ou encore Gilles Lellouche au volant d’un Range Rover de couleur noire lancée à vive allure dans les rues blésoises tout près de l’hôtel de ville… La journaliste qui écrit ces lignes s’en souvient, c’était en 2014, la semaine du 16 juin exactement. Il aura fallu attendre le mois d’octobre 2015 pour voir le film terminé. Jean-Paul Rappeneau a dévoilé  « Belles Familles » à Blois bien sûr, le 7 octobre précisément, une semaine avant sa sortie au cinéma. Il a travaillé sur ce long-métrage en famille justement, avec ses deux fils, Martin à la musique et Julien au scénario. «Pourquoi Blois ? Je suis un enfant de province comme la plupart des Français le sont, et parce que le film parle de la province française, ancienne et ce qu’elle est devenue à l’époque de la mondialisation et du monde autour, » a expliqué le réalisateur qui a reçu la médaille de la ville de Blois des mains du maire, Marc Gricourt. «Nous avons cherché plusieurs fois plusieurs villes et quand je suis arrivé ici, j’ai vu sur le haut de la ville rassemblé à la fois la mairie, la cathédrale, l’évêché avec la vue sur la Loire… Tout était rassemblé sur un petit périmètre, un petit territoire. J’ai eu l’impression que le film était écrit pour Blois. J’ai été séduit par Blois qui est devenue cette ville imaginaire qui s’appelle Ambray dans le film, comme je l’ai rêvée. »
 
Le tournage à Blois en juin 2014, dans la bonne humeur. ©Émilie RENCIEN
 

Une comédie divertissante, drôle et bien pensée

 
Un peu plus d’un an après le tournage, la même journaliste a pu découvrir sur grand écran le rendu final. À l’écran, la toux de Guillaume de Tonquédec, alias Jean-Michel Varenne, est bien là. Près de lui, on découvre que Mathieu Amalric est à l’écran son frère prénommé Jérôme. Gilles Lellouche, toujours au volant de son luxueux 4x4 dans les rues de Blois, joue le rôle d’un homme d’affaires, Grégoire Piaggi. Marine Vacth (Louise, la fille de la deuxième femme du père Varenne) est une bonne surprise en tant que comédienne ; il faut dire que ses yeux clairs, ses airs d’ingénue et sa plastique parfaite ne peuvent laisser indifférent. Au casting aussi : Gemma Chan (la fiancée asiatique de Jérôme), Karin Viard (la deuxième femme Varenne), André Dussolier (le maire) et Nicole Garcia (la première épouse Varenne). Dès le début du film, on s’attache vite à tous ces personnages qui s’entre-déchirent, qui ont parfois du mal à communiquer mais s’aiment au fond. On ne s’ennuie pas surtout : un problème chasse l’autre, les vrais visages de ces familles se révèlent peu à peu et le personnage de Mathieu Amalric qui doit partir mais ne le fait jamais rythme le scénario. En outre, on retrouve l’esprit ancien-nouveau évoqué plus haut par Jean-Paul Rappeneau. Dans le film, les appartements colorés et cubiques par exemple, rappelant à la fois la villa des Arpel dans « Mon oncle » de Jacques Tati (1958) et le style moderne de l’urbaniste Le Corbusier, tranchent avec l’architecture plus traditionnelle de la cossue maison familiale. De plus, impossible de ne pas remarquer les smartphones et ordinateurs présents dans le film. « Le téléphone portable est un personnage à part entière ! » a réagi Jean-Paul Rappeneau. «Oui, l’arrivée du portable a changé l’écriture des scénarios. »Et puis, dans « Belles Familles », il y a des moments drôles (telle l’employée du notaire, toujours amoureuse depuis le lycée…). On n’en dira pas plus…

Jean-Rappeneau content d'être de retour à Blois en octobre 2015. ©Émilie RENCIEN
 
 
Un film à ne pas manquer
En fait, s’il fallait résumer, « Belles Familles » narre une histoire de famille comme il en arrive tous les jours (une femme et ses enfants face à un mari défunt qui avait une autre vie avec une autre femme, avec un souci de vente de maison entre les deux), mêlée à une belle histoire d’amour (qui, diront les plus pessimistes, ne se passe que dans les films !). Pendant 1h53, Jean-Paul Rappeneau réussit à divertir d’une façon bien ficelée, permet au spectateur enfermé dans une salle sombre de s’évader de son quotidien en observant celui de personnages qui vivent à l’écran des situations finalement ordinaires qui parlent à tout le monde.
 
(*) Jean-Paul Rappeneau a en outre tourné des scènes de son film à Tours (37), Londres, Shanghaï. Le film a été présenté en août 2015 en ouverture du Festival du Film d’Angoulême. Le réalisateur a avoué qu’il parlait un peu de lui  avec ce long-métrage….

ÉR

vendredi 8 mai 2015

La mode de cet été... Le naturel revient au galop


Lin et coton pour les matières, couleurs vives pour les coloris, avec une pointe de seventies pour les motifs, l’été s’annonce cool et sexy. Show devant !

 

C’est bien connu : les femmes ont des placards et tiroirs qui débordent mais n’ont pourtant jamais rien à se mettre ! Marre de ce top portefeuille ou de cette jupe patineuse achetés l’an dernier ? Avec la météo qui devient clémente, les envies de renouveler sa garde-robe (et de faire chauffer sa carte bleue) se font sentir. Que ce soit dans les magasins ou sur Internet, les tendances se détachent déjà. Cet été, les matières sont naturelles et les formes fluides. Le petit haut près du corps en polyester n’est pas forcément agréable à porter, surtout lorsqu’il fait chaud. «Les vêtements sont en lin ou en coton par exemple, » précisent Isabelle et Béatrice, qui gèrent la boutique « Ekyog » à Blois. «En tencel aussi, une fibre issue de pulpe de bois.» Qu’il s’agisse de débardeur, de pantalon ou de robe, le bleu reste toujours sur le haut du podium, même si d’une saison estivale sur l’autre, son intensité varie (marine, électrique, ciel, canard, etc.). Le jaune vif est encore également de la partie, tout comme le noir, le blanc et le gris, plus classiques et que certain(e)s pourraient rechigner à choisir alors que le soleil brille. D’autres teintes s’affichent cette année dans les vitrines : le vert d’eau, le rouge, le kaki ou encore l’orange. « Le corail aussi et le rose poudré, » constate Valérie Debrosse, qui propose entre autres la marque danoise Vila chez « Top-Mod », rue Georges-Clémenceau  dans le centre-ville de Romorantin. Le style qui émerge est très hippie et folk. Seventies. Rétro, vintage !
 
Vous avez dit « crop-top » ?
 
L’été 2015 marque le retour du jean sur des pantalons flare, 3/4 ou 7/8. Les shorts n’y échappent pas non plus, tantôt courts (25 cm), tantôt longs (45 cm), avec de la dentelle en agrément ou des broderies. De plus, les franges et les motifs fleuris débarquent. «Il y a beaucoup d’imprimés et des teintes nude, » insiste Marie, à la tête de l’enseigne « No Comment » place de la Paix, à Romorantin. Si vous avez envie d’épater vos copines et d’être une « « it girl » : le top crop (ou cropped top / crop-top en anglais) doit s’inviter dans votre armoire. En 2015, les hauts se rétrécissent et les corps se dévoilent un peu plus ! La coupe est en effet courte, souvent au-dessus du nombril, dotée parfois d’un dos nu, d’un décolleté plongeant, de fines franges ou de lien à nouer sur le devant. Enfin, les combinaisons (« combis), version short ou pantalon, avec des fines bretelles ou des manches, sont encore proposées cette saison par beaucoup de marques (Asos, Naf-Naf, Vila, 2Two, American Retro, etc.). Une précision s’impose pour toutes les fashionistas qui se respectent : 2015 est l’année de la robe ! «Elle est préférée à la jupe en ce moment,» notent Isabelle et Béatrice, pour « Ekyog ». «Pourquoi ? C’est plus pratique tout simplement.» Pas besoin d’accorder le haut avec le bas. Un gain de temps, c’est certain.
 
                     Évitez de la porter à la plage, Celle-ci est en chocolat "Max Vauché"...



La plus belle sur la plage
 
En recherche de tenues un peu plus casual, détente et sportwear chic ? Place alors aux tee-shirts à col rond ou tunisien, aux robes patte boutonnée, aux bermudas et pantacourts… « Les polos plaisent aussi bien aux femmes qu’aux hommes, » souligne Muriel Gomez, responsable de la boutique « Mise au Green », dans la rue Denis-Papin à Blois, la célèbre marque aux trois vaches. Pour les couleurs, nous avons un peu de tout. Il est vrai qu’on trouve beaucoup de corail et de beige.» Et que porte-t-on aux pieds ? Les chaussures compensées restent une valeur sûre mais plutôt version escarpins à bout ouvert ou sandales plus qu’en mode baskets. Les baskets, justement. Sans plateforme, elles occupent tout de même le haut de l’affiche avec un coloris tendance, le blanc. Sinon, citons des modèles qui existent encore et toujours : les espadrilles, les sandales, les spartiates, les claquettes, les stilettos… Le plus dur est de se décider ! Cet article ne serait pas complet si nous omettions de parler des départs en vacances. Et qui dit congés, dit plage… et maillot de bain !  « Le maillot une pièce revient en force, » détaille Sonia Siniak, qui dirige « Sonia Lingerie », place Louis XII à Blois. «L’an passé, c’était le style Vichy / Brigitte Bardot. Cette fois, c’est plus rétro avec des imprimés reptile, des fleurs et des papillons. Sans oublier le pois, incontournable.» Si le cœur vous en dit, vous pouvez opter pour le traditionnel bikini, ou comme Beyoncé, pour un trikini (une pièce, échancré sur les côtés) ou encore pour la dernière tendance, le tankini (haut en forme de débardeur pour cacher le ventre). Vous n'avez que l'embarras du choix pour apparaître au top de ... vos formes !
 

Écrit par moi (!), à lire aussi dans : http://www.revue-autourdelle.com/

dimanche 8 mars 2015

Arcadya, cinq garçons dans le vent

Ils s'appellent Julien Mirq, Ronan Le Maître, Emmanuel Volpe, Bruno Soulier et Grégory Maillier. Et ils forment Arcadya depuis 2011.
 
 
Un style pop-rock et beaucoup de concerts dont des scènes partagées avec des artistes tels que Sinsemilia, Axel Bauer, ou encore Amandine Bourgeois, entre autres. Arcadya est un groupe qui a fait son bonhomme de chemin depuis sa création il y a quatre ans. Un nouvel album intitulé "l'échappée" vient d'ailleurs de sortir. Sur cet opus, les textes sont ciselés et surtout, les titres sont tous en français. «Nous aimons les chansons à texte,» confirme Ronan, le guitariste. «En anglais, les gens ont tendance à surtout prendre en compte la mélodie. En français, vous êtes sûr d’être écouté.»  Dans le dossier de presse remis par leur manager, Laurène Duval, il est expliqué qu’avec ce disque, Arcadya «brise les chaînes qui nous maintiennent dans ce monde parfois insensé et nous invite à prendre le large ».  Il est aussi souligné que les thèmes abordés parlent d’erreurs du passé, d’envies d’ailleurs et de voyage, d’amour, de prostitution, de rébellion, d’addiction… «Dans toutes nos paroles, oui, il y a forcément du vécu, un appui sur le quotidien, » raconte Julien, le chanteur. «Il y a dans cet album une dose de vécu, d’observation… et un peu d’inspiration ! »


Un théâtre et une vidéo

En janvier, Arcadya a tourné un clip (réalisé par Jérémie Averty, un jeune réalisateur, également technicien du cinéma qui a participé à des longs-métrages (Woody Allen, Stephen Frears, etc.) ou encore au clip « sur ma route » de Black M) pour illustrer le single « sublime comédie ».  Le groupe avait choisi le magnifique théâtre Monsabré à Blois et ses fauteuils rouges pour décor. Si vous ne connaissez pas encore Arcadya ni ce théâtre, précipitez-vous !

Site officiel : http://arcadyagroupe.free.fr
Le clip : https://www.youtube.com/watch?v=uMP5Dtm5_rE&noredirect=1

http://www.theatremonsabre.com (directeur : Jean-Jacques Adam)

mercredi 4 mars 2015

CATS ON TREES : Un gars, une fille ... qui savent faire ronronner le public

Yohan Hennequin forme avec Nina Goern un duo enchanteur qui a su séduire les foules avec son premier album éponyme. Ce dernier a joué le jeu de l'interview, souvent avec beaucoup d’humour !

C’est une question qu’on vous pose sûrement régulièrement : pourquoi « Cats On Trees » ? Pourquoi ce choix de nom en anglais ? Pourquoi des chats dans les arbres plutôt que des chiens par exemple ? Une référence à « Alice aux pays des merveilles » ?

« En fait, c’est un peu une histoire absurde. Nina et moi vivions en groupe de coloc’ et dans sa chambre, un jour, elle a regardé sa peluche. Bon, c’était un lapin, on aurait donc pu s’appeler rabbits on trees… ! Non, ce nom nous parlait tout simplement. On est des rêveurs, on aime se détacher un peu de la réalité. Et puis, le chat a ce côté libre, énigmatique aussi comme dans « Alice »… Et, en même temps, attaché à son place près de la cheminée ! »

Et, encore une fois, pourquoi chanter en anglais ? Est-ce parce que c’est plus facile pour s’exporter à l’international ?

« Non, ce n’est pas du tout ça. En fait, on commence à composer en français et ça tombe souvent en anglais. Peu importe la langue, on fait toujours très attention aux sens des textes, également à traduire une sensibilité tout en musique. Nous faisons attention à ces équilibres-là. Tout comme pour nos clips, nous sommes attachés à créer une émotion globale. »

Je reviens sur le chat. Vous avez repris la chanson de Dominique A intitulée « le courage des oiseaux ». Vous aimez beaucoup les animaux décidément ?

« Oui, nous les aimons ! Nous n’avons pas fait cette reprise en pensant à cela, nous apprécions beaucoup cet artiste et sa sensibilité. La chanson parle d’un couple en fait. C’est toujours métaphorique, nous parlons d’animaux pour décrire les travers des hommes. »
 
Photo : Ana Bloom
 

Vous venez également de reprendre un titre de la star des ados, Selena Gomez, « Love you like a love song ». La reprise figure en bonus sur la réédition de votre premier album. Pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre ?

« Pourquoi pas ? Oui, c’est un peu éloigné de ce que l’on fait et ce que l’on écoute mais on trouvait que c’était un joli morceau, une belle mélodie. Nous avons voulu voir comment on pouvait se réapproprier le morceau. Parfois, tu en fais une bouillie et ça ne parle à personne ! Mais c’est intéressant, nous aimons les challenges. Cette chanson-là fait partie des reprises dont nous sommes fiers.»

Votre musique est souvent qualifiée de pop mélancolique, romantique. Cela vous correspond ?

« Eh oui, nous ne sommes pas des artistes joyeux et heureux… ! Pour nous, il y a une certaine profondeur dans la mélancolie. Ce n’est pas forcément sombre et négatif. D’ailleurs, je viens de lire une étude scientifique qui dit que la musique mélancolique rend plus heureux que celle qui est festive ! C’est ce que j’ai toujours pensé et cru : il existe un côté réconfortant dans les musiques mélancoliques. Ça permet de trouver un écho, de se rendre compte qu’on n’est pas seul à vivre telle situation.»

Vous parlez beaucoup, d’amour, de mensonge, de sentiments dans vos chansons. Des histoires vécues ? Qu’est-ce-qui vous inspire ?

« Nous essayons toujours de chanter sur ce qui fait partie de nos vies. Nos expériences du moment et également celles des gens autour de nous. Il faut que ça nous touche en tout cas.»

Quels sont vos projets ? Un deuxième album ? Des collaborations avec d’autres artistes ? Vous avez déjà partagé la scène avec le chanteur Calogero et le groupe Shaka Ponk, pour ne citer qu’eux.

«On compose sans cesse. On enregistre des idées dans notre studio mobile du bus de tournée, sur des téléphones, des ordis…  On s’imprègne des lieux et on est aussi très attaché aux rencontres humaines telles que celles avec Calogero et Shaka Ponk. Ce sont des personnes hyper bienveillantes qui ont été là pour nous quand on les a rencontrées. Les rencontres nous donnent des envies de collaborations, de construire des projets. Une date butoir pour notre nouveau disque ? Nous ne savons pas pour l’instant, il faut laisser le temps pour bien faire les choses. Notre objectif est de faire évoluer notre musique et de ne pas faire de notre deuxième album un clone du premier.»

Vous avez été lauréat des « découvertes » du Printemps de Bourges en 2010, vous avez trouvé un producteur et tout s’est rapidement enchaîné pour vous. Votre chanson « Siren Calls » est devenue un tube, vous avez été nommés aux Victoires de la musique en 2014, vous tournez aujourd’hui des clips dans le désert bolivien et en Afrique du Sud, vous enchaînez les dates de tournée. Arrivez-vous à prendre du recul ? N’avez-vous pas peur que ça s’arrête aussi vite que cela a commencé ?

«Nous le vivons comme un rêve. Nous sommes conscients de notre chance et que cela peut être éphémère, on se dit tout le temps que ça peut cesser, nous profitons donc de chaque instant au maximum. Nous sommes hyper reconnaissants envers les gens qui ont cru en nous, envers notre label qui nous soutient et nous avons beaucoup de gratitude envers le public.»

Justement, si cela n’avait pas marché, quelle voie auriez-vous choisie ?

«Nina comme moi avons toujours fait de la musique depuis que nous sommes petits. Plus qu’un métier, c’est une passion avant tout. La musique sera toujours présente, quoiqu’il arrive. C’est ancré en nous.»
ÉR
(Une interview plus longue a été publiée dans Le Petit Solognot du 04.03.2015)

samedi 28 février 2015

Ma Saint-Valentin avec Mathieu Madénian !


Samedi 14 février, alors que des couples se confiaient leur amour, les yeux dans les yeux, devant un bon repas au restaurant, d’autres avaient préféré un menu différent. Pas de déclaration enflammée à la lumière des chandelles mais de l'humour décapant à la Pyramide.

« Je passe la Saint Valentin avec Thomas VDB (1)  à ... Romorantin... » À 18 heures et deux minutes, le 14 février, Mathieu Madénian postait un message sur son compte Facebook, accompagné d’une photo dans le train où il affichait un air endormi. Trois heures plus tard, les pieds sur le sol de Sologne, l’humoriste avec son accent de Perpignan était bien réveillé. «Pour venir ici, on a dû prendre deux trains, une calèche… » Pas de B.-A. pour l’artiste (2). « Vous avez un métro dans votre ville ? Un quoi ? Un B.-A. ? C’est normal pour vous de dire cela mais moi, je viens de France. C’est quoi ? Ah, un petit train. Sinon, y a des trucs à visiter ?» Une fois passée la parenthèse locale, Mathieu Madénian n’a pas manqué, Saint-Valentin oblige, d’interpeller le public. « Combien d’années de mariage ? Pour le record, un voyage en Irak à gagner ! Et toi, tu as quel âge ? Onze ans. Tu as une copine ? Vous vous embrassez et tout ? Elle s’appelle Carla ? Tu n’es pas le seul…» Il s’est ensuite confié. «La famille, les amis, ça se contrôle. Pas l’amour. Je m’étais juré de ne plus tomber amoureux. Car quand vient la séparation, je souffre et vu mon métier, je n’écris plus, ne monte plus sur scène, je ne travaille plus, je ne mange plus et je meurs. Puis j’ai rencontré Alice ! »
 
 


Le rire pour seule arme

Pendant deux heures, les boutades s’enchaînent à un rythme effréné. Mathieu Madénian tacle, dégomme sans vergogne. « C’est vrai, vous avez raison. On ne peut pas se moquer des gens paraplégiques car on peut tous le devenir un jour avec un accident de voiture. Mais d’un nain ? » Il tire, sans armes mais avec verve, sur tout ce qui bouge. Le métro parisien, la politique, la religion, le football, les hommes et les femmes, le sexe, la télévision (et les stars comme Frédéric François qu’il ne connaissait pas quand il est arrivé chez Michel Drucker), etc. Peut-être à une exception près (enfin, quoique). «Je n’arrive pas à faire des vannes sur François Hollande. On dirait un prof d’aquagym à la retraite, il me fait de la peine.»

 
 
L’ombre de Charlie
Si Mathieu Madénian est aujourd’hui « payé pour raconter des conneries », comme il l’affirme (N.D.R.L. Il a suivi des études de droit pour être avocat), le clown s’est révélé triste lors de brèves parenthèses ouvertes à Romorantin. «Ce soir, je suis obligé de parler de terrorisme. Avec le plan Vigirate, il est entré dans nos vies, notre quotidien. » Avant le début du spectacle à la Pyramide, la police municipale a d’ailleurs inspecté les sacs des spectateurs. Deux hommes de sécurité étaient placés de chaque côté de la scène et deux véhicules de gendarmerie attendaient sur le parking à la sortie. « Je collabore à Charlie Hebdo depuis le mois d’août, » a-t-il continué. « Je devais être à la conférence de rédaction du 7 janvier mais ma TV a explosé à 9 h et Charb m’a dit de venir à la prochaine.  Pour tout vous dire, on allait sortir un numéro anti-FN quand mes potes ont été tués par deux gros connards… Faire un bide, oui, mais on n’a pas le droit de mourir pour ne pas avoir été drôle.» Avant de conclure. « J’y pense tous les jours sauf quand je suis sur scène. Merci à vous. Ce soir, je n’ai pensé à rien.»
ÉR
(1) Celui-ci assure les premières parties de Mathieu Madénian. Il réalise aussi actuellement des chroniques sur France Inter.
(2) Avant Noël 2014, Marianne James était venue à Romorantin en train elle aussi pour son spectacle « Miss Carpenter ». Une fois arrivée en gare de Salbris, elle avait emprunté la ligne du Blanc-Argent.
Article paru dans l'hebdo la Renaissance du 41 le 20.02.15
 

 

mercredi 15 mai 2013

66e Festival de Cannes : ça commence aujourd'hui !

Des stars sur le tapis rouge et de belles robes, du glamour et du rêve... L'évènement est à suivre jusqu'au 26 mai.




Du cinéma et des paillettes, certes, mais pas que ! Le trio américain "les Lumineers", dont le tube "Ho Hey" est sur toutes les lèvres, donnera par exemple un showcase demain, jeudi 16 mai, à 16 heures, avec NRJ, dans le luxueux hôtel cannois "3.14", après avoir répondu en direct et en public aux questions des auditeurs qui feront le déplacement. Pendant le Festival, d'autres joindront encore l'utile à l'agréable. La société californienne "Uber", notamment implantée à Paris depuis 2011, qui permet de "commander" un chauffeur privé depuis un Smartphone, proposera ainsi ses services du 15 au 26 mai sur la Croisette et reversera un euro par utilisateur réalisant au moins une course à Cannes au fonds de dotation, "The Heart Fund". Ce dernier a été créé en 2010 par le Docteur David Luu, chirurgien cardiaque pédiatrique, pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité dans le monde. Les sommes récoltées contribueront à la construction d'un hôpital à Haïti, la formation du personnel et le financement d'opérations chirurgicales sur des enfants.

Ce n'est plus un secret, Lara Fabian est de retour

Un nouvel album de 17 titres inédit est disponible dans les bacs depuis le 15 avril et, à en croire les chiffres de vente, la chanteuse renoue avec le succès en France. Une tournée est prévue, dont deux dates au Théâtre du Châtelet, à Paris, les 16 et 17 novembre.


Ces derniers temps, Lara Fabian était davantage connue pour ses déboires sentimentaux et ses histoires de coeur tourmentées. Elle n'avait pas sorti de disque depuis 2009, année où elle avait proposé un CD de reprises ("toutes les femmes en moi"), suivi d'un best of en 2010. Pour des chansons originales, il faut remonter jusqu'à 2005 ("9"). Que dire alors de cette nouvelle galette ? L'ensemble est de bonne facture et plutôt agréable à écouter. Lara Fabian semble avoir appris à "déchanter". Finies les envolées criardes et hurlantes. L'artiste interprète chaque titre en douceur; cela pourrait presque bercer par moments. L'originalité de l'album réside aussi et surtout dans le fait que chaque morceau est lié : des interludes instrumentaux (dont certains sont ponctués par la voix de la chanteuse) emmènent tranquillement l'auditeur d'une chanson à une autre, sans coupure. Si certains titres donnent l'impression de se ressembler et finissent parfois par ennuyer, le coup de coeur de la rédaction restera la magnifique ballade "Deux Ils, Deux Elles", qui n'est pas sans rappeler une autre chanson du répertoire de Lara Fabian,  "la différence" (2007).