Yohan Hennequin forme avec Nina Goern un duo enchanteur qui a su
séduire les foules avec son premier album éponyme. Ce dernier a joué le jeu de l'interview,
souvent avec beaucoup d’humour !
C’est une question qu’on vous pose sûrement régulièrement : pourquoi
« Cats On Trees » ? Pourquoi ce choix de nom en anglais ?
Pourquoi des chats dans les arbres plutôt que des chiens
par exemple ? Une référence à « Alice aux pays des
merveilles » ?
« En fait, c’est un peu une
histoire absurde. Nina et moi vivions en groupe de coloc’ et dans sa chambre,
un jour, elle a regardé sa peluche. Bon, c’était un lapin, on aurait donc pu
s’appeler rabbits on trees… ! Non, ce nom nous parlait
tout simplement. On est des rêveurs, on aime se détacher un peu de la réalité.
Et puis, le chat a ce côté libre, énigmatique aussi comme dans
« Alice »… Et, en même temps, attaché à son place près de la
cheminée ! »
Et, encore une fois, pourquoi chanter en anglais ? Est-ce parce
que c’est plus facile pour s’exporter à l’international ?
« Non, ce n’est pas du tout
ça. En fait, on commence à composer en français et ça tombe souvent en anglais.
Peu importe la langue, on fait toujours très attention aux sens des textes,
également à traduire une sensibilité tout en musique. Nous faisons attention à
ces équilibres-là. Tout comme pour nos clips, nous sommes attachés à créer une
émotion globale. »
Je reviens sur le chat. Vous avez repris la chanson de Dominique A intitulée
« le courage des oiseaux ». Vous aimez beaucoup les animaux
décidément ?
« Oui, nous les
aimons ! Nous n’avons pas fait cette reprise en pensant à cela, nous
apprécions beaucoup cet artiste et sa sensibilité. La chanson parle d’un couple
en fait. C’est toujours métaphorique, nous parlons d’animaux pour décrire les
travers des hommes. »
Vous venez également de reprendre un titre de la star des ados, Selena
Gomez, « Love you like a love song ». La reprise figure en bonus sur
la réédition de votre premier album. Pourquoi celle-ci plutôt qu’une
autre ?
« Pourquoi pas ? Oui,
c’est un peu éloigné de ce que l’on fait et ce que l’on écoute mais on trouvait
que c’était un joli morceau, une belle mélodie. Nous avons voulu voir comment
on pouvait se réapproprier le morceau. Parfois, tu en fais une bouillie et ça
ne parle à personne ! Mais c’est intéressant, nous aimons les challenges.
Cette chanson-là fait partie des reprises dont nous sommes fiers.»
Votre musique est souvent qualifiée de pop mélancolique, romantique.
Cela vous correspond ?
« Eh oui, nous ne sommes pas
des artistes joyeux et heureux… ! Pour nous, il y a une certaine
profondeur dans la mélancolie. Ce n’est pas forcément sombre et négatif. D’ailleurs,
je viens de lire une étude scientifique qui dit que la musique mélancolique
rend plus heureux que celle qui est festive ! C’est ce que j’ai toujours
pensé et cru : il existe un côté réconfortant dans les musiques
mélancoliques. Ça permet de trouver un écho, de se rendre compte qu’on n’est
pas seul à vivre telle situation.»
Vous parlez beaucoup, d’amour, de mensonge, de sentiments dans vos
chansons. Des histoires vécues ? Qu’est-ce-qui vous inspire ?
« Nous essayons toujours de
chanter sur ce qui fait partie de nos vies. Nos expériences du moment et
également celles des gens autour de nous. Il faut que ça nous touche en
tout cas.»
Quels sont vos projets ? Un deuxième album ? Des
collaborations avec d’autres artistes ? Vous avez déjà partagé la scène avec
le chanteur Calogero et le groupe Shaka Ponk, pour ne citer qu’eux.
«On compose sans cesse. On
enregistre des idées dans notre studio mobile du bus de tournée, sur des
téléphones, des ordis… On s’imprègne des lieux et on est aussi très
attaché aux rencontres humaines telles que celles avec Calogero et Shaka Ponk.
Ce sont des personnes hyper bienveillantes qui ont été là pour nous quand on
les a rencontrées. Les rencontres nous donnent des envies de collaborations, de
construire des projets. Une date butoir pour notre nouveau disque ? Nous
ne savons pas pour l’instant, il faut laisser le temps pour bien faire les
choses. Notre objectif est de faire évoluer notre musique et de ne pas faire de
notre deuxième album un clone du premier.»
Vous avez été lauréat des « découvertes » du Printemps de
Bourges en 2010, vous avez trouvé un producteur et tout s’est rapidement
enchaîné pour vous. Votre chanson « Siren
Calls » est devenue un tube, vous avez été nommés aux Victoires de la
musique en 2014, vous tournez aujourd’hui des clips dans le désert
bolivien et en Afrique du Sud, vous enchaînez les dates de tournée. Arrivez-vous
à prendre du recul ? N’avez-vous pas peur que ça s’arrête aussi vite que
cela a commencé ?
«Nous le vivons comme un rêve.
Nous sommes conscients de notre chance et que cela peut être éphémère, on se
dit tout le temps que ça peut cesser, nous profitons donc de chaque instant au
maximum. Nous sommes hyper reconnaissants envers les gens qui ont cru en nous,
envers notre label qui nous soutient et nous avons beaucoup de gratitude envers
le public.»
Justement, si cela n’avait pas marché, quelle voie auriez-vous
choisie ?
«Nina comme moi avons toujours fait
de la musique depuis que nous sommes petits. Plus qu’un métier, c’est une
passion avant tout. La musique sera toujours présente, quoiqu’il arrive.
C’est ancré en nous.»
ÉR
(Une interview plus longue a été publiée dans Le Petit Solognot du 04.03.2015)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire