Mauvais chiffres touristiques, contexte budgétaire et sécuritaire
tendu, démissions en pagaille…. Le Gouvernement Hollande a ces derniers temps
fort à faire. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’agriculture fait
partie des dossiers de cette rentrée « chaude ».
Stéphane Le Foll vendredi 2 septembre.© Émilie RENCIEN
Après Jean-Marc Ayrault et la
case tourisme le 23 août, c’est Stéphane le Foll qui se penche au chevet de
l’agriculture. Le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la
forêt avait choisi un cadre royal jeudi 1er et vendredi 2 septembre
pour tenter d’ôter l’épine logée de façon tenace dans le pied des paysans
français. Un séminaire des ministres de l’Union Européenne s’est en effet tenu au
Château de Chambord pendant deux jours, après un bref passage de Stéphane Le
Foll à Blois où il s’est entretenu avec les différents acteurs locaux (préfet
du Loir-et-Cher et préfet de la Région Centre-Val de Loire, sénateurs (Jeanny
Lorgeoux et Jacqueline Gourault), les présidents Maurice Leroy (département) et
François Bonneau (région), le maire de Blois Marc Gricourt et le président
d’Agglopolys Christophe Degruelle, chambre d’agriculture de Loir-et-Cher,
jeunes agriculteurs, confédération paysanne, fédération départementale des
syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), coordination rurale). Il faut bien
reconnaitre que le monde agricole n’en finit pas d’essuyer des tempêtes :
aléas climatiques (inondations, canicule, sécheresse), crises sanitaires, prix du lait et marché du porc, cours des céréales…
Le secteur tient encore debout mais jusqu’à quand ? «Tout s’en mêle et
c’est l’agriculture qui trinque, » a confirmé Florent Leprêtre, le
président de la FDSEA, de retour du meeting de la Fédération nationale et des
jeunes agriculteurs organisé le 1er septembre à Lamotte-Beuvron.
« Nous avons besoin de cash sur nos exploitations, nous avons besoin de
nous projeter sur le long et le moyen terme. Il y a un enjeu pour que
l’agriculture persiste sur tous les départements. On produit de l’alimentaire,
c’est essentiel pour la nation et au niveau de la planète. Il y a aussi l’enjeu entretien-occupation du
territoire, avec l’emploi ; c’est de l’économie circulaire. Nous avons par
exemple besoin d’un système assuranciel ; nos entreprises en ont besoin
avec une fiscalité adaptée comme un crédit d’impôt. Nous avons également besoin
de fonds de garantie, c’est indispensable pour redémarrer notre machine
agricole sur le département. »
Photo de famille... européenne dans les vignes de Chambord. © Émilie RENCIEN
Le sort d’un grand
nombre dans les mains de quelques-uns
Les débats ont ainsi continué autour
d’un autre sujet d’importance, à savoir l’avenir de la politique agricole
commune (PAC) post-2020. Certains esprits réclament une politique agricole et
alimentaire commune (qui intègrerait l’aspect agricole et alimentaire donc, et
dans un même temps, l’enjeu économique et environnemental) et un système
d’aides moins excluant. Le ministre français Stéphane Le Foll, qui a mis le
thème sur la table royale de Chambord autour de laquelle étaient installés le 2
septembre 20 ministres de l’agriculture européens (Allemagne, Belgique,
Luxembourg, Estonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovénie, etc.) a d’ores
et déjà affiché sa position en la matière. «Nous allons lancer un plan de
maîtrise et de stabilisation de production laitière et nous réfléchissons
à la manière de donner des moyens aux agriculteurs pour se prémunir des variations
et assurer des revenus face aux volatilités. La PAC doit forcément évoluer et
prendre en compte ces éléments. Regardez, on donne les mêmes aides quand les
prix sont élevés ou bas. Or, quand les prix sont bas, les aides ne sont pas suffisantes.
Et quand les prix sont élevés, quelquefois, il n’y aurait peut-être pas besoin
d’aides. » Marchant sur des oeufs, il a tenu à préciser, revenant sur
cette dernière phrase. « Mais très rarement, je le dis. » Puis,
ajoutant. « Nous devons continuer de trouver les moyens de mieux coopérer
entre nos pays. On a eu trop tendance à considérer que nous étions concurrents
les uns et les autres. Il faut penser en commun l’avenir et une agriculture
européenne solide qui rémunère les paysans et les agriculteurs d’Europe.» En
résumé, de bons sentiments dans les discours mais sur le terrain, quels changements
prévus ? Le système demande à être lissé mais comment, concrètement ? That is
THE question. Des aides contra-cycliques, avec la définition d’un prix
d’équilibre évolutif pour chaque production. seraient-elles la panacée ?
Et de fait, bientôt le retour annoncé du bonheur dans le pré ? Le chemin
pour y accéder semble encore être long et sinueux…
Émilie RENCIEN
http://www.le-petit-blaisois.fr/
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