Les Châteaux de la Loire n’auront jamais autant
accueilli de personnalités politiques qu’en 2016. Ce, dans un contexte particulier.
Ce fut un vrai ballet cette année à Chambord et à Chaumont-sur-Loire : le
Premier ministre Manuel Valls en avril, les ministres Audrey Azoulay pour la
culture en avril et suite aux inondations en juin, et Ségolène Royal pour l’environnement en mai… C’est
ce que nous avons pensé à la mi-juillet lorsque une énième venue, celle de
Jean-Marc Ayrault, fut annoncée à demi-mots avant d’être confirmée quelques
jours plus tard. L’ancien maire de Nantes, ministre des affaires étrangères et
du développement international, aurait
dû passer l’après-midi du mardi 26 juillet dans le Loir-et-Cher pour cheminer
parmi les jardins de Chaumont et observer les fameuses cheminées de Chambord
sous un soleil estival, suivi par une horde de journalistes, au milieu des
touristes, après avoir goûté en matinée l’élixir des caves de
Montlouis-sur-Loire, dans l'Indre-et-Loire. À midi ce jour-là, alors que nous nous mettions en
route, un sms a malheureusement annoncé l’annulation de ce programme. Pas
dramatique en soi ; la suite du texto l’était par contre, assortie de la
raison de ce rendez-vous manqué, à savoir la terrible nouvelle d’un nouveau
crime odieux, cette fois perpétré sur un prêtre octogénaire dans une église en
Seine-Maritime. Nous aurions par conséquent préféré publier dans ces pages des photos de
cette visite ministérielle prévue (où justement la dimension sécuritaire devait
être abordée en sus de l’aspect touristico-économique) plutôt que d’écrire ces
lignes qui témoignent d’un été meurtrier après Nice, Kaboul, Munich…. Et là
aussi, nous aurions préféré … Parler du film de Jean Becker avec Isabelle Adjani.
«Nous gagnerons, nous respirons la liberté»
Patrick Kanner a murmuré à l’oreille des chevaux à Lamotte-Beuvron... © Émilie RENCIEN
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Les évènements toujours, dans tous les esprits. Croisé sous une chaleur caniculaire mardi 19 juillet en Sologne à l'occasion de la compétition équestre du Generali Open de France à Lamotte-Beuvron, Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, a quitté sa monture (de lunettes de
soleil) pour répondre à la presse qui n'a pas manqué de le questionner sur ledit sujet, malgré l'ambiance bon enfant qui régnait sur place. Le membre du Gouvernement Hollande nous a alors confié un message en commençant avec ces trois mots : "la vie, la résilience et la résistance." Puis, continuant. "Nous sommes en guerre,
je crois que tout le monde l’a compris. Nous devons être en résilience,
c’est-à-dire qu’il faut avoir une pensée pour les 250 morts depuis janvier 2015
et les 300 victimes de Nice le 14 juillet. Cette résilience doit nous amener à
retrouver l’esprit français de la résistance et nous gagnerons. On gagnera car
la vie est plus forte que tout. Avec l’idéologie morbide, mortifère,
totalitaire dans ces idées qu’on veut nous imposer, nous, nous respirons la
liberté." À ce moment-là, tombant à pic, la Marseillaise a retenti sur
le podium des cavaliers médaillés, à Lamotte-Beuvron. Le ministre a conclu ainsi. "Réécoutez les paroles de la
Marseillaise, elles sont terribles..."
Émilie RENCIEN
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