Après le Président de la République à Romorantin samedi 4 juin, c’est
la ministre de la culture qui a constaté jeudi 9 juin sur le terrain les dégâts
après la décrue et les intempéries survenues.
Jeudi 9 juin, la ministre Audrey Azoulay avec Jean d'Haussonville à Chambord. © Émilie RENCIEN |
Huit millions d’euros. C’est le
chiffre qu’on retiendra de la visite d’Audrey Azoulay au Château de Chambord
jeudi 9 juin. Un fonds exceptionnel ainsi doté est en effet débloqué par l’État
pour les musées et propriétaires privés de patrimoine ; la ministre de la
culture l’avait déjà ce jour-là annoncé vers 7h40 sur France 2 devant la caméra
de l’émission Télématin, l’avait même twitté avant de confirmer cette somme
avant 14 heures dans le Loir-et-Cher. « Les jardins ont aussi souffert aussi,
notamment patrimoniaux sans pour autant être classés monuments historiques. L’État
les accompagnera également via la Fondation du patrimoine, » a ajouté
Audrey Azoulay, semblant moins sereine que lorsque nous l’avions vu le 1er
avril à Chaumont-sur-Loire et un brin agacée. « Ce peut être une aide
financière mais aussi d’expertise. » Le Domaine de Chambord estime pour sa
part à 1 M€ les travaux intérieurs et extérieurs à effectuer après le déluge,
sans compter 200.000 € de pertes d’exploitation pendant la période où le
Château entouré par les eaux a été fermé. Un appel aux dons via la Fondation du
Patrimoine, faisant appel à la générosité des Français et des autres pour
épauler ce fleuron du patrimoine hexagonal frappé par un coup dur inattendu, a été lancé. « Le mur d’enceinte (long
de 32 km, ndrl) s’est effondré (près de la ferme du Pinay) sur au moins 150
mètres, » a précisé le directeur du site historique, Jean d’Haussonville. « Dans
le dépôt lapidaire, des œuvres majeures
en pierre de la Renaissance risquent de se fissurer ou de s’effondrer, la digue d’un étang a été rompue, nous devons
refaire la continuité d’un chemin et nous occuper des allées ravinées, des
portes métalliques ont été arrachées, l’alimentation électrique des caisses de
la boutique du Château est hors d’usage… Par chance, nous n’avons pas eu
de victime humaine.» Le grand gibier, contrairement au petit, ne semble pas non
plus avoir souffert de l’évènement météorologique exceptionnel. Le bâtiment qui
accueillera en 2017 le futur relais de Chambord (ex hôtel Saint-Michel), a par
contre dû être, lui, étayé. La liste est longue. Quoiqu’il en soit, après un
tour jeudi 9 juin du Domaine de François Ier en 4x4 sous le
soleil et en présence ministérielle, en entendant les sommes annoncées, on se
dit encore une fois que finalement, en cas d'urgence, les poches des uns et des autres ne sont
pas si vides qu’elles veulent bien le laisser paraître. L’argent ne pousse pas
sur les arbres mais la source n’est vraisemblablement pas encore tarie…
Émilie RENCIEN
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