Il était une fois, il y a trois-cent ans, dans un pays hexagonal ...
C'était déjà la crise ! C'est ce que narre la pièce de théâtre "le système" signée Antoine Rault. Avec sur les planches, Lorànt Deutsch, Éric Métayer, Urbain Cancelier, Julie Marboeuf, Sophie Barjac ...
Le roi Louis XIV est mort, la France est ruinée
et le Régent Philippe d'Orléans, neveu du défunt monarque, s'arrache les
cheveux pour redresser la situation, entre deux soirées bien arrosées en
compagnie de la gent féminine, (mal) conseillé par un abbé opportuniste et un
collecteur d'impôts pas forcément bien intentionné. À l'instar des contes de
fées, un sauveur fait son apparition dans ce sombre tableau. Un aventurier écossais qui a vraiment existé : John
Law de Lauriston pour celles et ceux qui aiment feuilleter les livres d'histoire, l'inventeur visionnaire du papier-monnaie au XVIIIe siècle. Sur scène, Lorànt Deutsch incarne ce génie honnête qui détient donc dans ses valises, l'espoir et surtout LA
solution pour éviter la faillite, contrer la dette et la guerre. Il s'agit d'un
"système" qui remplace les lourdes pièces d'or et d'argent par une
monnaie à la fois encrée (des billets de banque) et dématérialisée (des
actions). Soit un plan selon l'intéressé basé sur la confiance ! Oui, dès ce
moment, le spectateur sait bien qu'un grain de sable s'est malencontreusement
glissé dans les rouages. D'ailleurs, toute ressemblance avec des faits réels...
"Le système" avec Lorànt Deutsch, Dominique Pinon, Urbain Cancelier et Éric Métayer © Émilie RENCIEN |
Une fin heureuse mais pas pour tout le monde
Le "système" est finalement adopté; l'alcool et
l'argent coulent à flots, le tout saupoudré de moeurs légères. Rien n'est toutefois jamais si limpide que de
l'eau de roche. Les comploteurs agissant sournoisement en coulisses, le temps
de l'exil forcé des âmes pures survient et le cheval bascule. L'abbé devient
évêque et le percepteur refait surface. Les méchants se frottent les mains
tandis que le piège se referme sur l'étranger trop gentil remercié sous le
prétexte que "le temps de la politique n'est pas le temps de
l'économie". Finalement, comme en amour, les histoires d'argent
finissent mal en général...
É.R.
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