Quatrième jour de 2016 : un nom sur une couverture à Blois
... © Émilie RENCIEN
"Aujourd'hui, j'peux pas, j'ai soldes" ! Eh oui, la valse des étiquettes a débuté ce 6
janvier et ça durera jusqu'au 16 février. Ce premier mercredi de l'année
nouvelle marque aussi la sortie d'un Charlie-Heddo, spécial "un an
après" (les attentats de Paris), sur fond noir, évoquant une presse en deuil et un avenir assombri,
contrastant avec le fond vert, porteur d'espoir, du journal numéro 1178 daté du
14 janvier 2015 (seconde différence : pas de queues interminables cette fois et
moins de prises d'assaut des kiosques semble-t-il, il en restait encore à 13 heures ici et là).
Et puis, il y a cette autre actualité : le monde a plongé dans 2016 et la
France est devenue orpheline de deux célèbres "Michel", juste après
les immuables échanges de bons vœux et les innombrables résolutions toujours
compliquées à tenir que chacun s'entête malgré tout à formuler. Le chanteur Michel
Delpech, 69 ans, s'est éteint samedi 2 janvier, succombant au cancer contre
lequel il luttait depuis 2013, suivi par la disparition d’un monstre sacré du
cinéma français, Michel Galabru, 93 ans, qui ne s'est pas réveillé lundi 4
janvier. Impossible alors de ne pas penser à ce qu'avait écrit ce dernier au
début des années 2000 dans son livre souvenirs "vous m'avez compris :
pensées, répliques et anecdotes" (éditions Le Cherche-Midi) : "tout le
monde a peur de la mort, et pourtant tout le monde meurt. Ça ne doit pas être
si difficile que ça de mourir parce que finalement tout le monde y arrive, et
avec beaucoup plus de simplicité qu'on ne se l'imaginait."
Monnaie sonnante et trébuchante des soldes d'un côté,
sonnerie du glas de l'autre
Quant à Michel Delpech... Hasard du calendrier, sa mythique
chanson "le Loir-et-Cher" a résonné dans les Jardins de l'Évêché de
Blois à l'occasion de l'enregistrement du 4 au 7 janvier de dix numéros de
"Midi en France", une émission de France 3 (si vous ne connaissez
pas, c'est diffusé à 10h50 en semaine...) pilotée par le journaliste culinaire Vincent
Ferniot, après le départ cet été de Laurent Boyer. "C’est une actualité
triste ; je préfèrerai qu’il soit encore en vie. Pour moi, Michel Delpech chantait la
poésie du quotidien. À Blois, nous tournons sous le soleil, je vois ça comme
son clin d'œil à lui," a confié Vincent Ferniot lundi 4 janvier, ajoutant. "Depuis un
mois, c'était calé, nous savions que nous allions utiliser ce morceau pour notre venue à
Blois. Car c'est symbolique du département." Et pour cause. La journaliste qui écrit ces
lignes se souvient de ses années d'étudiante dans la capitale où les mélodies
de l’artiste aux attaches familiales solognotes l'ont accompagné. Combien de
fois des amis et des professeurs ont posé cette sempiternelle question :
"tu viens d'où au fait? La région Centre (pas encore estampillée
Val-de-Loire à l'époque) ? Clermont-Ferrand, c'est ça ? Non ?" La
précision géographique pointait inévitablement le bout de son nez et c’est à
cet instant précis que de larges sourires s’affichaient sur les visages et que
les bouches entonnaient en chœur : "Le Loir-et-Cher ? Ah ! Michel Delpech
! On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue… !" Vous connaissez la suite.
Émilie RENCIEN
"Midi en France" à Blois lundi 4 janvier 2016. Le
jardinier Alain Baraton, Igor Bogdanov (sans Grichka), Vincent Ferniot,
Frédéric Jaunault (sculpture sur fruits et légumes). Et, au centre, la
"Laurette" de Michel Delpech, Christiane Vauquelin dont les parents
tenaient LE bistrot de la fameuse chanson à la Ferté Saint-Cyr.
© Émilie RENCIEN
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