Les souvenirs du bien connu "gratteur de têtes" ont été révélés sur scène mardi 8 décembre en Sologne. Morceaux choisis.
Un spectacle début décembre ... et un retour sur les bancs
de l'école, calés dans les fauteuils moelleux de la Pyramide de Romorantin. Même sans stylo
ni feuille de papier, les spectateurs solognots ont eu le privilège de pouvoir
se confronter à l'exercice de la dictée, dictée justement par Bernard Pivot en
personne. Le texte se voulait saupoudré d'homophones en "r", jugez
plutôt : "dans un mois en r de l'an 2011 de notre ère, un pauvre hère erre
sur une aire d'autoroute..." Quelques fautes plus tard, le fameux
journaliste a réalisé un focus sur des mots et expressions de la langue
française (par exemple, pourquoi quatre "l" à libellule et seulement
trois pattes à hippopotame?), narré des épisodes audiovisuels vécus avec les
nombreux invités qu'il a reçus à l'occasion de ses émissions
"Apostrophes" et "Bouillon de culture", ou encore parlé des femmes et relaté sa
timidité avec les filles qu'il emmenait adolescent dans un train fantôme pour les séduire
et où officiait un homme qui "grattait les têtes" (c'est-à-dire
passait sa main dans les chevelures pour effrayer leurs propriétaires).
"Après ça, un jour, j'ai répondu, mon métier, c'est gratteur de têtes,
c'est ma fonction à la TV", a confié le récitant.
Bernard Pivot face à son public à Romorantin (41) ©Émilie RENCIEN |
Du vin et un miracle
Bernard Pivot a surtout raconté une truculente anecdote sur
ses débuts dans le journalisme en démontrant que la vie est parfois pleine de
surprises inattendues. Et pour cause :
de retour du service militaire, en 1958, le jeune Pivot, tenté de vivre
de sa plume et d'ailleurs étudiant au CFJ (Centre de formation des
journalistes) à Paris, visait le journal sportif l'"Équipe". Seul hic
: il ne restait plus qu'une place comme stagiaire au Figaro Littéraire. Bernard Pivot s'est néanmoins présenté à l'entretien mais au fil
des questions qui lui étaient soumises sur tel et tel livre
(qu'il n'avait bien sûr pas lu), le candidat a senti l'opportunité s'échapper.
Avant que le vent ne tourne au moment où le directeur de la rédaction a su que
les parents de l'éventuelle recrue assise face à lui possédaient une maison et
surtout un vignoble à Quincié-en-Beaujolais, dans le Rhône. "C'est le
miracle du Beaujolais qui fit de moi un journaliste littéraire," a
confirmé l'intéressé. Tout de même, quel talent !
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