Les obsèques d’Anna et
Marion Pétard-Lieffrig, deux sœurs de 27 et 24 ans originaires de Monthou-sur-Bièvre,
touchées par les balles des terroristes à la terrasse du Carillon à Paris
vendredi 13 novembre, ont eu lieu lundi 23 novembre à la cathédrale Saint-Louis
de Blois.
Bougies et fleurs en bas des marches Denis-Papin à Blois.©Émilie RENCIEN |
Pas toujours facile de vraiment réaliser ce qui est arrivé
mais à la vue des deux cercueils blancs le 23 novembre, la réalité, effroyable,
indicible, est devenue tangible. Je ne les connaissais pas mais Anna et Marion
étaient des jeunes femmes quasiment de mon âge, tuées par des jeunes de notre
âge. À leur place, ça aurait pu être moi, toi, n’importe qui. Sur les photos
installées dans la cathédrale lors des funérailles ou encore celles apposées en
bas des marches Denis-Papin, une chose saute aux yeux : souvent ensemble
devant l’objectif, ces deux sœurs étaient toujours souriantes, peu importe la
pose. Elles croquaient la vie à pleines dents. "Jésus lui-même nous dit :
« ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent rien faire de
plus. » Ne craignez pas… Pourtant, ceux qui tuent le corps nous font
peur : dans notre pays, inutile de nous le cacher, nous avons peur, » a
exprimé Monseigneur Batut, l’évêque de Blois, dans une touchante homélie.
« Quelqu’un m’a dit : « je suis venu parce que je voudrais qu’Anna et
Marion ne soient pas mortes pour rien. » Si nous repartons d’ici tout à l’heure
bien décidés à ne pas laisser se perdre notre âme, je pense qu’Anna et Marion
ne seront pas mortes pour rien. Si nous en repartons en souhaitant aux
bourreaux de retrouver leur âme, elles ne seront pas mortes pour rien. »
Anna et Marion Pétard-Lieffrig, ainsi que les 128 autres victimes des odieux
crimes perpétrés le 13 novembre 2015. Dix jours après cet horrible épisode français
sanglant, deux colombes blanches ont été lâchées dans le ciel à Blois sur le
parvis de la cathédrale, au-dessus des corps sans vie des deux soeurs. L’un des
volatiles blancs s’est longuement attardé au sol puis sur un panneau de
chantier le long de l’édifice religieux, tandis qu’un rayon de soleil est
subitement apparu en fin de cérémonie. Un signe peut-être et un message sans
aucun doute : plutôt que de céder à l’effroi et se replier sur soi, vivez
à 200% pour celles et ceux auxquels on a soudainement et injustement ôté cette
chance.
Émilie RENCIEN
Émilie RENCIEN
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