mercredi 19 octobre 2016

Sous son chapeau, Amélie Nothomb n’a pas la grosse tête


À Blois, la librairie indépendante Labbé n’en finit pas d’accueillir des personnalités et de faire le buzz. Après le comédien Fabrice Lucchini en mars, c’est la romancière belge qui était à son tour en dédicace dans ces murs six mois plus tard.
 
Le fan blésois Dominic Marquet avec Amélie Nothomb ... et du champagne !
© Émilie RENCIEN

Alors que la pluie commençait à tomber finement dans les rues du centre-ville de Blois et qu’à trente minutes de là, les maires se réunissaient en congrès à Mer, vendredi 30 septembre, Amélie Nothomb, vêtue de noir de la tête aux pieds,  buvait du champagne, mangeait le môme Manneken-Pis version chocolat blanc et parlait, parlait, parlait. La romancière bavarde est très proche de ses fans, a une attention pour chacun, s’intéresse tout en signant un petit mot sur le livre ou le carnet qu’on lui tend. Dans la file d’attente, il y a ceux qu’elle apprend à connaître, d’autres qu’elle reconnaît et également les fidèles avec lesquels elle entretient des liens étroits depuis des années. Comme le blésois Dominic Marquet, qui officie à la Maison de la magie. « Je la suis depuis cinq ans. Avec Amélie, on s’écrit régulièrement. On parle de littérature bien sûr mais aussi de tout et de rien. Je lui ai suggéré de venir dédicacer à Blois et elle a dit oui !» C’est ça, le style Nothomb. Sous son chapeau haut de forme, Amélie a aussi une mémoire incroyable. Il y a quelques années, la journaliste qui écrit ces lignes, alors étudiante à Paris, a eu pour mission de réaliser un reportage vidéo sur la romancière belge aux Galeries Lafayette. Et Amélie Nothomb n'a pas oublié cette fugace rencontre. « Vous étiez moins loquace à l’époque ! Et Marie, votre camarade ? Cela fait deux ans que nous avons perdu contact, et vous, avez-vous des nouvelles ? Ah, quelle émotion de vous revoir !» Après cette séquence souvenir, l’écrivaine a continué de discuter avec les uns et les autres jusqu’à 18h30, donnant des conseils « les gothiques ne vont pas au soleil, vous savez », « j’adore le champagne ! Oui les bières belges sont les meilleures », ou «le gris dans vos cheveux, c’est naturel ? Moi, je n’arrive pas encore à arrêter la teinture »), signant des mots d’excuse pour des élèves et mêmes des enseignants qui avaient fait le mur, ouvrant les cadeaux livresques de ses fans. «Je me souviendrai de mon premier jour dans le Loir-et-Cher. J’ai déjà visité Chambord, une splendeur. Le château de Cheverny ? Je ne connais pas. Je pourrai y faire une dédicace peut-être ? » Le message est passé ...

Émilie RENCIEN

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vendredi 14 octobre 2016

David Douillet ne collecte plus de pièces jaunes mais distribue bien des soutiens politiques


L’ancien judoka et ex-ministre des sports du Gouvernement Sarkozy était en déplacement dans la Vallée du Cher et en Sologne fin septembre. Des visites au programme et surtout, des réunions militantes.


Avec le maire Éric Carnat et le candidat Guillaume Peltier. Bien loin des tatamis...© Émilie RENCIEN

« Ne m’appelez pas Mr le ministre, je ne le suis plus. Appelez-moi David, c’est plus simple. » Arrivé à Saint-Aignan-sur-Cher en voiture allemande qu’il conduit lui-même, le député des Yvelines et ancien vice-président de la région Ile-de-France, qui fait la taille d’un géant, n’a pas la grosse tête. Il  a ainsi arpenté en toute simplicité les couloirs de l’hôpital saint-aignanais qui compte 513 emplois, saluant les pensionnaires et acceptant volontiers les séances photo avec le personnel féminin qui se pressait pour garder un souvenir de ce passage. « Vive le sport ! » lui a même gaiement exprimé une résidente. Sur place, l’opération des Pièces Jaunes a été évoquée : depuis 2011, l’établissement hospitalier de Saint-Aignan a bénéficié de 47.000 €, une somme qui a permis de réaliser différents projets et d’acquérir des équipements comme ce chariot qui permet d’apaiser les patients grâce à des lumières et des sons. « Je connais des hommes politiques anxieux qui en auraient besoin en ce moment… » s’est amusé David Douillet, avant de confier. «J’apprécie les remerciements mais les vrais héros, ce sont les gens qui font des dons. Et puis, je ne suis plus parrain de la fondation de Bernadette Chirac Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France depuis un bout de temps en fait. Depuis 2009 exactement. J’ai arrêté dès que j’ai démarré la politique pour ne pas mélanger les genres et ne pas dégrader l’image de la Fondation avec la politique où tous les coups sont permis. » 

Chasseur et président

En parlant justement de politique, le déplacement de David Douillet dans le Loir-et-Cher fin septembre n’était pas anodin. Pourquoi Saint-Aignan ? « Vous venez souvent visiter les hôpitaux de France et de Navarre comme ça ? » avons-nous interrogé de façon innocente (enfin, pas vraiment). « Non,» a répondu l’intéressé, en répétant. « Je ne suis plus parrain.» Alors, encore une fois, pourquoi ? Le maire de la commune, Éric Carnat, a nié toute motivation politicienne. « Je l’ai invité, il a dit oui. Ça n’a rien à voir avec les primaires ou le reste. Notre hôpital est le premier du canton et emploie beaucoup de personnes. » Après le domaine de la santé, en inaugurant la Maison des vins et la biscuiterie installées dans les anciens locaux de la Communauté de communes dans le centre-ville, le député a à son tour justifié sa présence, entre deux verres de vins et trois biscuits secs, en insistant sur l’importance de défendre les entreprises implantées sur les territoires.  Comme il a affirmé nous trouver « sympathique », nous avons poursuivi la conversation et nous lui avons encore demandé. « Vous pourriez obtenir un nouveau ministère dans un futur Gouvernement ? » David Douillet a argumenté sur le fait qu’il « n’attendait rien, ne demandait rien. »  « Vous savez, être ministre, c’est éphémère.» Durant cet échange qui s’est prolongé, il a en sus conseillé à la médaillée olympique handisport Marie-Amélie le Fur de « profiter de ses victoires » et il nous a également raconté qu’il connaît bien le coin. « Je chasse en Sologne. » Mais ce jour-là, il ne courrait pas après le même gibier qu’à l’accoutumée.  C’est plutôt sa tenue politique qu’il arborait une fois les visites à  Saint-Aignan terminées. Nous avons fini par savoir qu’à l’occasion d’un déjeuner non accessible à la presse dans l’un des hôtels du zoo de Beauval et d’une rencontre avec les militants en Sologne, il a officiellement dévoilé sa casquette de président d’honneur du comité de soutien du maire de Neung-sur-Beuvron et porte-parole des Républicains, Guillaume Peltier, pour les législatives. Un chasseur qui noie le poisson, c’est original.

Émilie RENCIEN

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mercredi 28 septembre 2016

François Hollande, l'invité surprise...


C’est ça le style d'un président de la République « normal ». Il débarque sans crier gare. Et daigner prévenir la presse locale et indépendante.

                                          Les surprises, ça rend heureux... photo © Émilie RENCIEN
 
Il y a eu Chambord en décembre 2014, juste avant Noël, puis Romorantin le 4 juin 2016 lors des inondations. Et dernièrement, à Blois le 24 septembre, après le congrès national des pompiers de Tours. « Oups i did it again ». L’air joué par François Hollande devient rengaine mais une bonne raison est toujours invoquée face à ces déplacements non notés sur son agenda (et celui de certains médias). À Chambord, la visite présidentielle fut « inopinée» ; en Sologne, « confidentielle » et dans le Blésois, « privée ». C’est décidément une sorte de jeu du chat et de la souris qui se répète. La presse n’est pas conviée ni prévenue… Mais les journalistes chevronnés arrivent toujours à être là au bon endroit, au bon moment. Pour saisir l’instant (im)prévu. Une chose est sûre : comme il est « normal », comme tout un chacun, François Hollande choisit le samedi pour sortir voir ses « amis ». Ce qui lui a donné cette année le sourire jusqu’aux oreilles, que ce soit à Blois et à Romorantin, deux villes où il s’est en sus à chaque fois invité à des mariages malgré lui. Des noces dont certains se souviendront, et même certaines car à Blois, le 24 septembre, il s’agissait d’une union « pour tous », entre deux femmes. Et sinon, le candidat Hollande, il est où ? « Je suis à Blois en tant que Président, » a répondu un François gai tel un pinson, le regard taquin, sous un soleil radieux, avec des parapluies de couleur noire apportés par la sécurité à proximité. La déclaration officielle de candidature pour les élections présidentielles de 2017, ce sera sans doute une surprise aussi, ce doit être ça. Bien qu’ici, pas de grand mystère a priori. La souris a déjà deviné le dessein du chat…

Émilie RENCIEN




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