lundi 1 mai 2017

Cauet a enfin grandi et fête sa croissance artistique au théâtre Monsabré

L’homme de radio et de télévision, à la voix bien connue chaque soir sur les ondes de NRJ, sera sur les planches blésoises samedi 20 mai pour un autre exercice. Il raconte avant le jour J. Morceaux choisis.



  
Avant d’avoir un artiste au bout du fil, il faut passer par des intermédiaires, souvent des attaché(e)s de presse ou des proches de la personnalité visée. Ici, notre contact, ce fut Jeff. Sensation bizarre car ce prénom sonne familièrement à nos oreilles. C’est bien le « Jeff » de la méthode Cauet sur TF1 dans les années 2000 ? Fort sympathique au passage. Puis on entend parler de Mika (pas le chanteur qui « take it easy » ; par contre, l’un des assistants personnels de Cauet), de Loris aussi. Les auditeurs d’NRJ savent là encore également de qui il s’agit. L’entretien s’organise et après un premier rendez-vous téléphonique manqué, tenaces, nous retentons notre chance le lendemain. Bonne pêche. « Bonjour, comment ça va ? » C’est Cauet dans le combiné. À nouveau, drôle de sentiment en échangeant avec celui qui a distrait  via le petit écran notre vie étudiante le temps de quelques soirées télévisées. L’interview débute, la réception est parfois légèrement entrecoupée, un air venteux en fond sonore, le quadra se trouvant sur un bateau à la Réunion pour NRJ, deux heures de décalage dans les voiles. « Que se passe-t-il ? » questionnons-nous à un moment de silence. « Nous rentrons au port et je me suis pris un cordage ! » Nous poursuivons une fois Sébastien Cauet stabilisé et dépêtré. Alors, ce nouveau one-man show qui s’arrêtera par Blois en mai, de quoi parle-t-il ? Évidemment, l’intéressé nous confie que c’est « un spectacle très drôle qui vous retourne en dix minutes ! » Il poursuit. « J’aborde des sujets différents de ceux de mon précédent show. La masturbation par exemple. Ou « 50 nuances de Grey » ; ça, ça parle beaucoup aux femmes ! J’évoque des sujets plus graves comme le suicide, mais toujours avec le sourire. Nous avons tous un jour eu un éclair pendant lequel nous avons eu envie de tout envoyer balader ; heureusement, on ne saute pas le pas. Ces thèmes touchent finalement tout le monde. Et on peut se dire que comme je travaille pour NRJ… Non, ce spectacle s’adresse vraiment à tous les publics et les âges.» Nous avons déjà lu certaines de ces phrases dans d’autres médias. Par conséquent, nous insistons. D’accord, mais encore ? «Je ne vais pas tout dévoiler, il faut venir à Blois ! En fait, je me moque de beaucoup de choses et surtout de moi ! Je parle de Cauet qui a grandi car dans ce deuxième one-man, je me sens meilleur, je veux dire que j’ai évolué en tant qu’artiste. Mon spectacle s’ouvre d’ailleurs avec un petit garçon de dix ans qui appelle une radio dans les années 80. Il aimerait être connu et la voix lui répond qu’il n’y arrivera jamais. Est-ce moi ? Oui, je l’ai fait enfant mais on ne m’a jamais dit par contre que je n’y parviendrai pas à l’époque (rires) ! À la fin, je suis à la radio et le petit garçon revient … Venez donc le 20 mai, je vous invite !» Nous nous déplacerons bien entendu et en attendant, une autre interrogation nous brûle les lèvres. Ce passage peut sembler mauvaise langue mais nous devons demander : « votre voix est connue, votre nom est très médiatique. Pourquoi passer dans une petite salle comme le théâtre Monsabré ? L’humour, ça ne marche pas ? » Derrière le combiné, un bref blanc et puis, Cauet répond sans sourciller ni pâlir. « Pouvez-vous me citer un seul comique qui aujourd’hui remplit un stade ? Moi, vous savez, je n’ai pas de problème d’égo, je ne suis pas dans une compétition. Je peux très bien faire une salle de 2.500-3.000 personnes puis un théâtre de 200 places et vice versa. Je teste même souvent mes sketches au Paname, une petite salle parisienne de 70 sièges. Je n’ai pas de souci avec les chiffres ; j’aime bien les salles où je peux voir les gens et non une marée humaine.» 

Un rendez-vous à ne pas manquer

La montre court et l’interview se déroule elle aussi. Au regard de nos déconvenues ces derniers temps avec une poignée d’artistes venus dans le coin, nous sondons à nouveau : les journalistes sont-ils moins tolérés ? « Avec nous, non, pas de problème, nous vous convions ! » réagit Cauet sous le soleil d’Outre-mer. « Vous savez, il y a des journalistes et il y a des photographes. Des photographes discrets et d’autres moins respectueux. Quand vous entendez des « clic ! clic ! » au milieu de votre vanne, ça fait tomber l’effet, ça déconcentre et ça agace.» On le concède bon gré mal gré et la conversation continue, nous discutons non pas de tout et de rien, plutôt de ses autres projets que le comique détaille en pointillés. « La méthode Cauet, oui, j’envisage un retour. Je suis en discussion avec la chaîne C8. Cela devait se faire en avril mais ce n’était pas ce que je voulais. C’est donc en cours, ça se fera, j’ai envie de faire ce cadeau aux gens selon mes conditions, pas n’importe comment. Sinon,  j’ai des idées au niveau du digital ; c’est  étonnant de produire son propre contenu que des milliers d’internautes consomment ensuite. J’ai également une pièce de théâtre en préparation pour dans dans deux ans ; après avoir être seul en scène, je veux tenter l’aventure à plusieurs.» Pour conclure, un message à adresser aux blésois et blésoises ? « Qu’ils se dépêchent ! », répond Cauet, avant de prendre l’antenne d’NRJ sur la plage réunionnaise. « Il n’y aura qu’une date et il ne faut pas rater ça  Au revoir, Madame, bon courage.» La date de cette soirée placée sous le signe d’un rire qui fait du bien dans ce monde de brutes est d’ores et déjà inscrite sur notre agenda.

Émilie Rencien

« Cauet a enfin grandi », samedi 20 mai à 20h45, au théâtre Monsabré, 11 rue Bertheau, 41000 Blois (quartier Vienne). Informations et réservations au 06.95.20.86.25. et sur http://www.theatremonsabre.fr/

lundi 20 mars 2017

C’était Fillon ou Guillon ...


Entre une politique spectacle à Orléans et un spectacle politiquement teinté dans le Blaisois, notre cœur a balancé et s’est finalement décidé. Mardi 7 mars, nous sommes allés applaudir Stéphane Guillon à Monthou-sur-Bièvre.

                           Stéphane Guillon au centre, avec un bénévole à gauche et le maire de Monthou à droite 
                                                                                    © Émilie RENCIEN

Mardi 7 mars, pas de militants en délire, pas de réunion publique en compagnie du Républicain François Fillon au Zénith d’Orléans. Changement de cap, direction l’espace Beauregard plutôt pour une soirée placée sous le signe de l’humour. Plus calme ? Comme dans un meeting, il a pourtant fallu jouer des coudes. Dès l’entrée, nous avons été fermement sommés de ranger notre appareil photo ou, tout au moins, de ne pas le sortir. Droit à l’image, respect de la sérénité de l’artiste, etc. Même les médias nationaux n’ont pas obtenu l’autorisation, nous justifie-t-on. Bien, bien. Comme dans un meeting, il s’agit de garder son calme et sa tête froide, bien que les pieds dans une ambiance surchauffée. Une fois les pattes blanches montrées, la foule est installée, les affiches souvenirs disponibles à l’entrée sont dans les mains. Comme dans un meeting, le projet est déroulé. Nous rendons compte avec nos mots du contenu que nous avons retenu : mariage pour tous et droits de la famille, terrorisme, euthanasie et don d’organes, puis des espoirs déçus, des bons clients perdus, un scooter, une couleur bleu marine, des rillettes sarthoises, une hyperactivité naboléonienne, une valse tirée à quatre épingles… Nous avons brièvement saisi des annonces de métamorphoses cataloguées «j’ai changé» et «je renonce», avant de participer, convié par le comique Stéphane Guillon, à une réunion des Hollandais anonymes, soit dans le texte « des hommes et des femmes de gauche qui ont des pulsions de droite ». Tout un programme, quoi. Comme dans un meeting, toutes les bonnes choses ont une fin, les spectateurs d’un soir finissent par s’éclipser jusqu’au prochain numéro et les élus présents sont gratifiés d’une franche poignée de main pour leur soutien en présence. Après avoir dégusté dans les loges de l’espace Beauregard un poulet-tagliatelles remplaçant le bœuf bourguignon initialement prévu, Stéphane Guillon est ainsi venu saluer Michel Darnis, le maire de Monthou-sur-Bièvre. Nous avons alors pu échanger quelques mots et même obtenir le cliché souhaité. Les sondages sont régulièrement à la ramasse, le dénouement se révèle souvent surprenant. Et, comme dans un meeting, nous avons extirpé, après le show, des perles de petites phrases. «Fillon, c’était ce soir ? C’est loin Orléans d’ici ? » nous a interrogé le barbu Stéphane Guillon au séduisant regard bleu azur. « Qui sait, vous y seriez allée, vous auriez aussi sans doute ri… »

Émilie RENCIEN

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mercredi 1 mars 2017

Élection présidentielle : Le coeur de Blois a battu en amont


Benoît Hamon était en meeting mardi 22 février à la Halle aux Grains de Blois pour une première « Agora » en direct. Recto-verso d’une campagne socialiste menée d’un tambour battant de façon participative.

                                               Le candidat Benoît à Blois ... © Émilie RENCIEN

« Merci, c’est sympa que tu sois venue ! » Notre épaule gauche se souvient encore de cette tape amicale, nos yeux subitement tels ceux d’un lapin pris dans les phares d’une voiture semblant prononcer « on se connaît ? ». C’était un samedi d’octobre 2016 à Blois dans les murs de la permanence du député Denys Robiliard sur l’avenue Gambetta près de la gare pour une rencontre qui avait permis aux uns et aux autres de prendre la température pendant que le 8 de ce mois-là, le temps des Rendez-Vous de l’Histoire s’écoulait paisiblement dans le centre-ville. C’est le style Hamon. Pas normal, c’est déjà pris. Disons naturel et spontané, aimant parler à l’oreille des journalistes ou presque. Ce premier contact en a appelé un deuxième. Toujours à Blois, quelques mois plus tard, un mardi 22 février 2017, à la HAG comme les habitués appellent ladite salle. Côté recto, Benoît Hamon n’a pas changé sur la forme. « Un homme sincère, pas un demi-dieu, quelqu’un comme vous, » auront souligné la poignée de discours ce soir-là, sous l’œil attentif des médias locaux et nationaux en nombre placés dans le thème de la soirée, à savoir sur les sièges à gauche et recadrés quand ils avaient le malheur de basculer sur la rangée à droite. Une fois la représentation blésoise achevée et un verre ballon de vin blanc local dégusté en compagnie d’élus et d’associations, l’homme politique en devenir est demeuré primesautier et a continué à tutoyer la presse, à moitié engouffré derrière la portière de sa voiture noire ouverte. « Okay, vas-y, je vais répondre à ta dernière question … Ça, demande à la personne concernée plutôt. Salut !». La troisième rencontre aura peut-être lieu après les échéances électorales des 23 avril et 7 mai. Le maire de Blois, Marc Gricourt, a suggéré au candidat Benoît de revenir sur les bords de Loire pour sa première sortie dans la peau du président Hamon. «Si les questions sont ce soir de qualité à Blois, » a mis un bémol le jeune présentateur au micro, costume et baskets branchés. Et d’autres rajouteront : « surtout, si victoire il y a». De discrets et affirmés « on va gagner ! on va gagner ! » ont accompagné un peu avant minuit le carrosse motorisé du socialiste s’éloignant dans la nuit blésoise, contrebalaçant avec des quêteurs du Saint-Graal plus tempérés. «On peut gagner mais on n’a pas encore gagné. »

                                                             C'était en live... © Émilie RENCIEN

 Le dess(e)in d’un « futur désirable »

Et sinon, côté verso, sur le fond, Benoît Hamon qui veut « faire battre le cœur de la France », ça donne quoi sur scène ? Oui, car mardi 22 février, il testait à Blois son premier show « Agora live  pour faire respirer la démocratie» dès 21 heures, une formule qui offre l’opportunité au public de poser les yeux dans les yeux, sans filet et dans le calme, des questions au prétendant au titre présidentiel qui est entouré d’écrans géants et se tient debout devant une table blanche aux bords imprimés de bons mots en rouge et vert issus de la campagne en cours. Un long échange, par moments ennuyeux, par instants teinté d’humour et d’anecdotes personnelles, via des interrogations bienveillantes, qui a surtout eu le mérite de brosser les grandes lignes du programme du candidat : meilleure formation et rémunération des forces de l’ordre, création de classes et de postes d’enseignants supplémentaires, service public d’aide aux leçons, engagement sur la fin de vie, droit à la déconnexion des écrans et du travail, alternatives aux courtes peines de prison, suppression des véhicules diesel dès 2025, fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, taxation du travail des robots et évidemment, revenu universel, nouvel pilier qui se construira par étapes en commençant par les plus pauvres et les jeunes âgés de 18 à 25 ans. Ces propositions seront enrichies dans les semaines à venir grâce à la mise en place d’un conseil citoyen composées de 40 personnes tirées au sort. Peu de chiffres donnés ni de plan de financement détaillé, mais des petites phrases : «on peut négocier avec les banquiers, pas avec la planète » ; « moi, président de la République… Non, faut faire gaffe avec ça. Si je suis élu… Mon Gouvernement accueillera toutes les nuances de la gauche». Ou encore « si je dis que ce jeune est bénévole et qu’il ne l’est pas, avec 40 journalistes ici, je le paie direct ! » et également «Bill Gates qui n’est pas un Hamoniste est pourtant d’accord lui aussi, dear Bill !». Dans la Halle aux Grains, pas de militants déchaînés brandissant les pancartes de couleur rouge ou bleu à disposition ni même de prénom ou de slogan fougueusement scandés. Par contre, des tacles au rendez-vous. Alors que Denys Robiliard a habillé Nicolas Perruchot, le premier vice-président du Département, d’un costume d’ancien « maire fouettard », Benoît Hamon a écorché Fillon et écharpé Macron qui, selon ses propres dires, « sont en train de faire le choix de moins d’égalité et de solidarité ». Tous ces suffixes en –on, quelle année… Reprenons ! Il a aussi rappelé son CV de ministre (de la consommation et de l’éducation), a cité l’essayiste et agriculteur bio Pierre Rahbi, a vanté les mérites de la loi pénale Taubira sans oublier de promettra d’abroger la loi du travail El Khomri qu’il remplacerait par de nouvelles règles législatives. En résumé, il dessine un futur qu’il qualifie de « désirable ». De la poudre aux yeux ? « Je suis juste optimiste et libre, » a confié le socialiste. « Mes propositions ne sont pas nées d’un éclair un matin au réveil, elles sont nées situations vécues et d’observations de combats, d’injustices. Je ne veux pas être président pour être président. Je désire que l’option que je défends soit portée. »

                                                   Président Hamon ? © Émilie RENCIEN

De Nixon à Hamon

Vers 22h30, mardi 22 février à Blois, une semaine après la Saint-Valentin, le cœur des spectateurs battait toujours. Avec quelle intensité ? Danièle Marty, la directrice de la Compagnie du Hasard à Feings, a aperçu une lueur d’espoir. « J’étais désespérée de ce qui se passe dans le monde. J’ai écouté le programme de Benoît Hamon et je dis oui ! ». Didier Guénin, premier adjoint au maire de Romorantin et candidat aux législatives de juin sur la circonscription de la Sologne et de la Vallée du Cher, a noté « des idées rafraîchissantes ». D’autres ont tout bonnement préféré éviter notre carnet et stylo, à l’instar de Christophe Degruelle, président de l’agglomération blésoise qui au passage soutenait de prime abord Manuel Valls, visiblement trop affairé et doté d’un alibi en béton. « Je cherche mon fils…» Claude, un anonyme de 77 ans au milieu des 660 personnes présentes, a quant à lui pu confirmer sa décision. « J’ai déjà voté pour lui à la primaire de janvier. Je l’ai tout de même trouvé moins sérieux face aux autres candidats et puis, maintenant, c’est très différent, il a repris du poil de la bête. Cette soirée à Blois s’est bien passée et je suis séduit. Il y avait 282 questions écrites, seulement 4 ou 5 ou ont été retenues mais cela a concerné des domaines différents. J’aime son côté humaniste, il  me fait penser à l’élection populaire de Richard Nixon aux États-Unis. » Hum, le Watergate par la suite… L’avenir tout proche écrira en tout cas le destin qui guette Benoît Hamon.

Émilie RENCIEN

À lire aussi sur  http://www.lepetitsolognot.fr/ et https://www.edelpaper.com/working_folder/www.edelpaper.com/files/1606-5755942E3AF81_6e9ea50adb0e130fd985987c5bcfd91f30228470/12044/source/#4

mardi 21 février 2017

Boys band un jour, boys band toujours …


Ils s’appellent Frank Delay, Chris Keller et Allan Théo. Le premier faisait partie des 2Be3, le second des G-Squad et le troisième chantait en solo. Leur point commun : des jeunes filles en fleur en nombre ont passionnément crié leurs prénoms dans les années 1990. La gent féminine sera à coup sûr au rendez-vous pour leur grand retour sur scène samedi 25 février au théâtre Monsabré. Car ils sont restés beaux gosses… Confidences des craquants « boys » à une curieuse « girl » avant le jour J.



« GBB » sur l’affiche, soit « Génération Boys Band ». Vous remettez un pied dans la musique en formant un trio « revival » comme on dit, vous reprenez vos plus grands tubes et ceux des autres groupes à filles des 90’s qui ont marqué toute une génération. Pourquoi revenir après toutes ces années ? 

Allan : «En fait, c’est Frank qui a eu cette idée il y a deux ans. Il voulait remonter sur scène après avoir fait du théâtre mais il ne se voyait pas faire ça tout seul. Pourquoi les boys band ? Parce que rien n’avait été proposé jusqu’ici pour permettre de revivre à chacun cette période qui fut énorme et qui est restée dans tous les esprits. L’idée m’a séduite et Chris nous a rejoints. À l’époque, nous nous croisions sur les plateaux tv et les interviews sans nous connaître plus que ça, nous n’avions pas le temps d’échanger autour d’un barbecue avec nos plannings respectifs surchargés ! Vingt ans plus tard, tout a changé. Nous avons réfléchi à cette idée, nous avons réalisé des répétitions chez Chris, nous avons discuté autour de cafés, puis nous avons posté une vidéo sur les réseaux sociaux et France 3 nous a appelés pour participer à une étape du Tour de France l’été dernier. Au début, nous ne faisions que chanter mais les gens voulaient plus et nous nous sommes en effet aperçus que sans tableaux, ce n’était pas pareil, alors nous avons dansé aussi. Nous avons ensuite vécu des nuits blanches pour peaufiner ce nouveau projet et organiser cette tournée en trio qui démarre cette année 2017. Nous avons effectué notre « couturière », c’est-à-dire notre première, dans l’Oise fin janvier.»

Les années 90 continuent de vous coller à la peau. Vous n’avez donc pas tourné la page remplie de groupies hurlantes ?
 
Allan : « Si, nous avons tous passés le cap de l’après-succès. Moi, j’ai proposé un album avec la plateforme de financement par les internautes MyMajorCompany, j’ai chanté du métal et j’ai tourné pendant deux années avec Eropolis sur le salon de l’érotisme. Chris a monté des projets dans l’audiovisuel (également des représentations avec la Française des Jeux, plus une candidature au télé-crochet The Voice en 2013, ndrl. Pour Frank, il y a eu du théâtre. Nous avons ressenti cette envie de créer ce spectacle « Génération Boys Band ». Sans prise de tête mais avec professionnalisme et sérieux. Nous n’avons pas de producteurs derrière nous, nous sommes nos propres patrons désormais. Avant, nous étions jeunes, nous jouions notre vie ! Maintenant, c’est autre chose, les adolescentes sont devenues des femmes ; elles viennent nous voir avec leurs enfants et nous demandent des selfies devant leurs maris patients ! C’est différent, nous ne faisons pas pour autant les choses à moitié. Et, encore une fois, le but est de replonger les spectateurs dans cette époque incroyable, positive et légère, et nous nous donnons à 100% sur scène ! Nous avons poussé le bouchon très loin, vous verrez… Nous sommes hyper excités. Blois, c’est bientôt ! Et d’une certaine façon, nous redonnons au public ce que nous avons reçu.» 

À quoi doivent alors s’attendre vos fans à Blois  le 25 février ?

Allan : « Je me suis occupé du son. Nous faisons revivre les tubes de l’époque que les gens connaissent toujours par coeur, les nôtres et ceux des autres : 2Be3, GSquad, Alliage, Worlds Apart, Backstreet Boys, etc. Mais le son est nouveau, pensé au goût du jour. Dans les années 1990, le rythme était plus catchy, moins urbain et la mélodie te restait dans la tête toute la journée ! Nous proposons là des versions plus acoustiques, plus épurées. Frank a le réseau et Chris a géré la danse, entre autres. Nous avons tous les trois apporté notre patte au projet GBB. Notre spectacle mélange chansons, danses et comédie. Bien que nous ayons 40 piges aujourd’hui, nous reprenons les chorégraphies ! Nous mettons en scène notre histoire.»
Chris : « Oui, ce spectacle dure 1h30 avec 15 titres. Il n’a pas été évident de choisir, je pense néanmoins que nous avons positionné le curseur au bon endroit. Nous racontons aussi des souvenirs, des anecdotes, etc. pour donner un lien entre les morceaux. Derrière le beau, les lumières et les paillettes, les gens ne pouvaient pas s’imaginer ce que nous vivions à cette époque.»

Vous avez des regrets ?
 
Chris : « Pas du tout. C’était compliqué par moments ; quand il y avait 300 fans au pied de notre hôtel et que nous étions seuls dans nos chambres et dans nos têtes … Nous nous achetions des consoles de jeux, etc., pour compenser parfois. Attention, rassurez-vous, dans l’ensemble, ce n’était pas négatif, la période fut géniale. Vous savez, j’ai vécu des choses beaucoup plus difficiles que les boys band, par exemple mon service militaire (rires) !»

Vous n’avez non plus pas peur des critiques assassines concernant votre retour avec des reprises d’un autre temps ?

Chris : «Non. Nous nous sommes déjà pris tant de caillasses avec certains journalistes … Nous sommes dans l’auto-dérision en live. Moi, le truc c’est que je mange tout le temps et il y a les oreilles de Frank dont je me moque, etc. On déconne sur scène, nous sommes nous-mêmes. Le spectacle GBB, c’est du bonus ; nous avons d’autres choses à côté. Moi, je travaille en ce moment pour la cinquième année sur un spectacle pour les enfants. Il y a bien des personnes qui trouvent que Michael Jackson, c’est nul, alors ! On sera toujours le con de quelqu’un, on ne peut pas plaire à tout le monde. Nous resterons toujours Frank des 2Be3, Chris des G-Squad et Allan Théo dans le cœur des gens. Et si la notoriété doit frapper à notre porte à nouveau, nous saurons gérer.» 

Avant de partir, un scoop peut-être sur ce show flashback qui s’annonce à Blois ? 

Chris : « Vous êtes bien curieuse… Bon d’accord, je vais répondre à la place de Frank, il est installé au volant, nous roulons vers la Belgique pour une date. Nous chanterons un titre inédit à Monsabré. Nous l’avons réalisé à six mains, en hommage à nos fans…»

Interview des « boys» en bande par une « girl » toute seule : Émilie RENCIEN

« Génération Boys Band », samedi 25 février, 11 rue Bertheau, à Blois (quartier Vienne), à 20h45. Informations, billetterie et réservations au 06.95.20.86.25 et sur http://www.theatremonsabre.fr/